L’information avait fuité la semaine passée. Elle est désormais officielle : Sapporo renonce à sa candidature aux Jeux d’hiver en 2030. Elle se retire d’une course où elle a longtemps mené le train, avant de mettre son projet en pause, poussé vers le bas-côté par le scandale de corruption lié aux Jeux de Tokyo 2020.
La nouvelle du renoncement de la capitale de la préfecture d’Hokkaido, déjà hôte des Jeux d’hiver en 1972, a été annoncée mercredi 11 octobre lors d’une conférence de presse à Tokyo. Elle a réuni le maire de Sapporo, Katsuhiro Akimoto (photo ci-dessus, à gauche), et le président du comité olympique japonais (JOC), Yasuhiro Yamashita (à droite sur la photo).
Les deux hommes en ont convenu : les affaires de corruption aux Jeux de Tokyo 2020 ont causé trop de dégâts dans l’opinion publique pour continuer la course avec des chances de l’emporter. « Depuis les révélations l’an dernier des problèmes autour des Jeux de Tokyo, la méfiance envers les Jeux a augmenté », a assuré le maire. « Poursuivre le projet dans un tel contexte aurait pu causer un mal irréparable à l’olympisme, au paralympisme et aux valeurs sportives », a insisté le président du JOC.
Fin de l’histoire, donc. Au moins pour l’immédiat. Sapporo se retire officiellement d’une course désormais réduite à quatre postulants – Salt Lake City, la Suède, la Suisse et les Alpes françaises -, mais le Japon continue de lorgner vers les Jeux d’hiver.
Yasuhiro Yamashita a suggéré mercredi 11 octobre au maire de Sapporo de reporter ses ambitions sur les Jeux en 2034, voire une édition plus lointaine dans l’hypothèse où le CIO décide l’an prochain d’attribuer lors d’un double vote les cuvées 2030 et 2034. Katsuhiro Akimoto semble l’avoir entendu. Mais le maire de Sapporo, longtemps très enthousiaste, se montre désormais plus réservé. « La situation est aujourd’hui très difficile, a-t-il reconnu devant les médias. Nous devrons étudier avec attention nos options futures. Il est trop tôt pour décider. Nous évaluerons le sentiment du public au moment opportun. »
Après Vancouver et le dossier espagnol construit autour de Barcelone et des Pyrénées, le CIO perd donc un nouveau postulant. A la différence des deux premiers, son renoncement n’est lié ni aux coûts de l’événement ni à l’absence d’un consensus politique. Mais le résultat est le même.