Faut-il y voir un signe ? Les membres de la commission exécutive du CIO se succèdent à Riyad, en Arabie saoudite, où se tient depuis le 20 octobre la troisième édition des Jeux mondiaux des sports de combat (jusqu’au 30 octobre).
Ivo Ferriani a fait étape le premier. L’Italien porte pour encore quelques semaines la casquette de président de SportAccord, l’instance à l’initiative de l’événement. A ce titre, il a prononcé un discours à la cérémonie d’ouverture.
Ng Ser Miang l’a suivi. Le Singapourien, vice-président du CIO, a pris place dans la tribune du King Saud University Arena and Sports Hall, dimanche 22 octobre, avec des manières moins formelles. En qualité d’invité. Puis il a répondu aux questions des médias.
FrancsJeux : En votre qualité de vice-président du CIO, que pensez-vous des Jeux mondiaux des sports de combat ?
Ng Ser Miang : Je pense qu’il s’git d’un magnifique rassemblement de 16 arts martiaux et sports de combat, avec plus de 1.800 athlètes venus du monde entier. Ils participent dans la paix et l’harmonie. L’événement affiche un très haut niveau de compétition, le public est enthousiaste et passionné. Ces arts martiaux et sports de combat viennent d’un peu partout dans le monde, chacun avec sa propre culture, ses propres traditions et son propre développement. Mais ils partagent des valeurs communes. La discipline, notamment.
Ne faudrait-il pas, pour en élever encore le niveau de participation, que les compétitions comptent pour le classement mondial ou la qualification olympique ?
La question doit être discutée entre SportAccord, les fédérations internationales et les organisateurs locaux. Mais elle est en effet très importante. Elle doit être prise en compte pour les éditions futures.
Plusieurs de ces sports de combat, le sumo notamment, ne sont pas olympiques. Que leur manque-t-il pour le devenir ?
Je ne crois pas que lorsqu’un sport n’est pas olympique, cela signifie qu’il lui manque quelque chose. Les sports sont olympiques pour plusieurs raisons, l’une d’elles étant l’universalité de leur pratique et leur popularité un peu partout dans le monde. Les standards de compétition sont également pris en compte. Mais le programme olympique évolue. Et il évoluera encore pour rester en phase avec son temps. Les Jeux doivent continuer à parler à la jeunesse. L’arrivée du breaking à Paris 2024, l’introduction de l’escalade, du BMX freestyle, du skateboard, s’inscrivent dans cette évolution.
Le calendrier international a vu apparaître au cours des dernières années les Jeux mondiaux des sports de combat, ceux de plage, les Jeux mondiaux des sports urbains… Ces événements multisports thématiques représentent-ils l’avenir du mouvement olympique ?
Les événements multisports répondent à un besoin. Mais ils sont aussi la preuve et l’illustration que le sport gagne encore en popularité partout dans le monde. Et il est positif, je crois, que cette popularité s’exprime aussi par des événements nouveaux.
L’Arabie saoudite continue de s’étendre dans le mouvement sportif international, avec un nombre grandissant d’événements, présents ou à venir. Pourra-t-elle un jour recevoir les Jeux olympiques ?
L’Arabie saoudite se développe sur le plan sportif, c’est certain. Elle le fait notamment par l’accueil d’événements internationaux. J’étais présent à Riyad pour les championnats du monde féminins de taekwondo, les premiers organisés dans le pays. J’en ai gardé le souvenir d’une expérience incroyable. La participation féminine ne se limitait pas seulement aux athlètes, elle était également remarquable au comité d’organisation. J’ai également eu la chance et le privilège d’assister aux premiers Jeux nationaux saoudiens. L’enthousiasme du public était fabuleux. Je suis aujourd’hui un témoin privilégié des Jeux mondiaux des sports de combat. Je pense que l’Arabie saoudite se développe dans la bonne direction. Les Saoudiens travaillent dur pour s’imposer dans le mouvement sportif. Je connais leur ambition d’organiser un jour les Jeux olympiques. Je leur souhaite bonne chance pour les avoir un jour.