Candidatures

Pour les Jeux d’hiver 2030, la Suède reste dans les clous

— Publié le 2 novembre 2023

Elle est désormais réduite à trois postulants, tous européens. Mais la bataille pour les Jeux d’hiver en 2030 est en train de prendre un brutal coup d’accélérateur. A moins d’un mois de l’annonce par la commission exécutive du CIO de la, ou les, ville(s) invitée(s) à poursuivre la course en phase de dialogue ciblé, il était plus que temps.

La Suisse a dévoilé son concept, un projet à l’échelle nationale, avec des sites de compétition saupoudrés sur l’ensemble des régions linguistiques de la Confédération. « Les Jeux de toute la Suisse ».

La France a bouclé elle aussi un dispositif où, l’a expliqué à FrancsJeux David Lappartient, le président du comité national olympique (CNOSF), « le partage des sites est très équilibré entre les deux régions », Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et Auvergne-Rhône-Alpes (AURA). Les Français ont également dévoilé les résultats des deux sondages menés auprès des populations concernées. Ils ont belle allure : 81 % de soutien en région AURA, 73 % en PACA.

La Suède ? Elle a semblé traîner en route. Mais les Suédois avancent aussi. Plus pragmatiques que bateleurs, ils posent une à une les pièces de leur dossier.

A quatre semaines d’une réunion de la commission exécutive du CIO présumée décisive (29 novembre au 1er décembre à Paris), trois communes suédoises ont conclu un accord avec le comité de candidature pour soutenir le projet et, surtout, s’engager à recevoir des épreuves.

Le conseil municipal de Falun a signé une garantie assurant que ses installations, dont le tremplin de saut, seraient utilisées pour les compétitions de ski nordique aux Jeux d’hiver 2030. Deux autres places fortes des sports d’hiver, Åre et Östersund, avaient déjà paraphé le même document.

La station d’Åre, associée à Stockholm dans le dossier de candidature aux Jeux d’hiver en 2026, accueillerait le ski alpin. Östersund servirait de décor pour les épreuves de biathlon. La capitale, Stockholm, recevrait le hockey sur glace et le patinage. A la différence de ses rivaux français et suisse, la Suède se tournerait vers l’étranger pour les compétitions de bobsleigh, luge et skeleton. Le dossier propose d’utiliser la piste de glisse de Sigulda, en Lettonie.

Commentaire d’Hans von Uthmann, le président du Comité olympique suédois (SOK) : « Nous bénéficions d’un large soutien politique dans les municipalités concernées. Nous partageons tous la conviction de pouvoir organiser les Jeux les plus durables de tous les temps. »

Le message est clair : les Jeux d’hiver 2030 seront durables. Français, Suédois et Suisses ont saisi à bras le corps la même priorité, jusqu’à en faire leur slogan de campagne. Les trois équipes le répètent à l’unisson, sans craindre de parler la même langue.

Avec trois candidats issus d’un même continent, tous engagés sur le tard dans la bataille, affichant un goût commun pour la durabilité et un rejet des nouvelles constructions, la course aux Jeux d’hiver manque cruellement de contraste. Elle n’en est que plus incertaine.