L’année se termine en trombe pour la Fédération internationale de football américain (IFAF) et son président, le Français Pierre Trochet. Elle restera historique.
Le mois dernier, la 141ème session du CIO a validé à Mumbai la présence du flag football, la plus accessible des disciplines du football américain, comme sport additionnel aux Jeux de Los Angeles 2028. Samedi 25 novembre, l’IFAF organise à Paris son congrès annuel, le premier de l’ère olympique.
Pierre Trochet est revenu, pour FrancsJeux, sur la décision de la session du CIO de retenir le flag football, ses raisons et ses perspectives.
FrancsJeux : Quand avez-vous appris que vous étiez proposé au CIO par Los Angeles 2028 comme sport additionnel ?
Pierre Trochet : Nous étions très confiants quant à notre proposition. Nous avons beaucoup cherché à rassurer le CIO et Los Angeles 2028 sur notre capacité à apporter quelque chose de nouveau aux Jeux. Le processus a été très rigoureux de leur part. Nous l’avons suivi. Mais rien n’était acquis avant l’annonce de la proposition de Los Angeles 2028, quelques jours avant la session du CIO à Mumbai.
A quel moment avez-vous vraiment commencé à mener campagne pour l’introduction du flag football à LA 2028 ?
Au moment de mon élection à la présidence de l’IFAF, il y a deux ans. Nous avons d’abord cherché à convaincre la NFL et nos membres de la pertinence de mener campagne. L’étape suivante a été l’annonce de notre candidature, à l’occasion des Jeux mondiaux 2022 à Birmingham.
Quel rôle a joué la NFL ?
La NFL est un partenaire très solide de l’IFAF. Elle participe à sa visibilité, mais elle nous apporte aussi des compétences dans l’événementiel. Nous sommes une jeune fédération, nous devons vite monter en compétence sur le plan commercial, sur l’événementiel… Je dois dire que nous sommes très heureux de pouvoir compter sur leur aide.
La NFL a-t-elle été en première ligne dans les discussions avec Los Angeles 2028 ?
De façon assez surprenante, pas du tout. La candidature du flag football a été portée par l’IFAF. Nous avons un historique comme fédération internationale. La NFL nous a fait confiance en nous laissant avancer.
Le flag football à Los Angeles 2028 représentera combien de joueurs ?
Notre proposition est un tournoi à huit équipes, avec dix joueurs au total, dont cinq sur le terrain, plus trois à cinq membres de l’encadrement. Cela représente donc un total de 160 joueurs. C’était notre quota pour les Jeux mondiaux 2022.
Où pourriez-vous jouer, sur quel site ?
Les discussions commencent. Toutes les options sont sur la table. Nous avons proposé trois formules : la construction d’un nouveau site, l’aménagement d’un équipement existant, ou le partage avec un ou plusieurs autres sports. L’avantage du flag football est la dimensions du terrain : 70 yards sur 25 (64 m x 23). On peut jouer en salle ou en plein air, sur des terrains de rugby ou de football américain…
Est-il envisageable de voir des joueurs de NFL se mettre au flag football et participer aux Jeux de Los Angeles 2028 ?
Tout à fait. Dès le début de notre partenariat, la NFL n’a posé aucune restriction à la participation des meilleurs joueurs de flag football du monde. Le calendrier le permet. Certains joueurs de NFL ont déjà pris les devants. Mais le flag football au niveau mondial est aujourd’hui un sport très compétitif. Il demande des qualités d’agilité. Tous les joueurs de football américain ne sont pas faits pour ce sport. Mais il est intéressant de savoir que nous avons aujourd’hui un peu plus d’une centaine de joueurs de NFL qui ont un passeport étranger, non américain. Ils seraient donc éligibles à participer au sein de la sélection de leur pays.
Combien comptez-vous aujourd’hui de fédérations nationales membres de l’IFAF ?
Nous avons actuellement 74 pays membres. Notre ambition est de dépasser la centaine dans les prochaines années. Nous avons des initiatives dans le monde entier, en Océanie, Asie, Amérique du Sud. Mon prochain objectif est l’Afrique. Nous menons avec la NFL une opération sur le flag football, NFL flag, centrée sur la participation des jeunes. J’espère que nous pourrons avoir dès 2024 des compétitions internationales en Afrique.