Une étape est passée. L’avenir dira si elle a été décisive. Mais la course aux Jeux d’hiver 2030 reste toujours indécise, à un peu plus d’une semaine de la décision de la commission exécutive du CIO quant au(x) postulant(s) retenu(s) pour la suite de la compétition.
Les deux régions françaises des Alpes, la Suède, la Suisse et Salt Lake City se sont soumises, mardi 21 janvier, à l’exercice du grand oral devant la commission de futur hôte des Jeux d’hiver du CIO, présidée par l’Autrichien Karl Stoss. Quarante-cinq minutes pour convaincre de la pertinence du dossier, des atouts du dispositif, du sérieux des garanties et des perspectives.
Plutôt court, surtout en visioconférence. Mais le processus de sélection adopté par le CIO est ainsi fait. Aux campagnes de candidature d’hier, longues et coûteuses, il privilégie aujourd’hui la concision et la simplicité.
La nouvelle donne invite également les candidats à un devoir de réserve et une économie de déclarations. Aucune des équipes entendues mardi 21 novembre n’a accompagné son grand oral d’un communiqué de presse. Il leur a également été demandé de ne pas dévoiler aux médias la nature précise des questions posées par la commission du CIO.
Le projet des Alpes françaises a respecté les consignes, mais sans s’interdire de recevoir les médias au terme de l’exercice. Il en avait le droit.
Pour l’occasion de ce grand oral, le casting avait été copieux. David Lappartient, le président du comité olympique français (CNOSF), était accompagné de Marie-Amélie Le Fur, son homologue du comité paralympique (CPSF, et des deux présidents de région, Laurent Wauquiez pour Auvergne-Rhône-Alpes et Renaud Muselier pour Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, était également de la partie. Elle a conclu la présentation avant la séance de questions.
Pour la partie athlètes, l’ancien biathlète Martin Fourcade, membre du CIO, est intervenu à distance, en visioconférence. La skieuse Marie Bochet, multiple championne paralympique, avait aussi été invitée. Enfin, l’équipe française était renforcée par un autre membre du CIO, Jean-Christophe Rolland, le président de World Rowing.
Les réactions ? Positives. Et même un peu plus. Le contraire aurait été un scoop. « Je pense qu’on était tous sous pression, a confié Laurent Wauquiez. On avait l’impression de passer un examen. On s’était préparé depuis 10 jours, on avait fait plusieurs sessions, jusque dans la dernière matinée. Je pense qu’on a donné un bon match, une bonne descente, en montrant qu’on était très complémentaires, très à l’aise. On voulait montrer que nous formons une équipe qui s’est construite et qui veut gagner. »
David Lappartient, de son côté, a expliqué sans les déflorer que les questions posées par la commission de futur hôte avaient porté sur « les assurances que souhaite avoir le CIO sur notre capacité générale à délivrer. » Le président de l’UCI a poursuivi : « Nous avons répondu point par point à toutes les questions techniques et financières. On a montré, collectivement, qu’on connaissait notre dossier et qu’on avait les réponses aux questions qui nous étaient posées. »
Sans doute pas un hasard : la ville de Stockholm a annoncé mardi 21 novembre, quelques heures avant le grand oral de la candidature suédoise, qu’elle soutenait le projet olympique et paralympique pour les Jeux d’hiver 2030. Dans un communiqué envoyé par le comité national olympique (SOK), la maire de la capitale, Karin Wanngård, explique avoir assuré le CIO que sa ville « soutenait un dialogue orienté vers les objectifs » de l’instance olympique.
Son annonce a suivi de quelques jours le feu vert donné la semaine passée par le gouvernement. Le dossier suédois est désormais complet, la capitale venant s’ajouter à un dispositif construit autour de sites existants, notamment à Falun, Åre et Östersund.
Côté suisse, la journée du vendredi 24 novembre s’annonce décisive. Elle sera marquée par un débat au Parlement du sport sur la candidature aux Jeux d’hiver. L’institution helvétique devra donner son feu vert, ou non, à la poursuite du projet.
La suite du processus ne marquera plus de pause. La commission de futur hôte doit se réunir ce mercredi 22 novembre pour un débriefing des présentations des quatre candidats. Elle pourra ainsi préparer ses recommandations à la commission exécutive.
Dernière précision : le CIO a dévoilé l’agenda de la réunion de la commission exécutive, prévue du 29 novembre au 1er décembre à Paris. Le sujet Jeux d’hiver 2030 figure à l’ordre du jour de la première journée. L’annonce du, ou des, candidat(s) retenu(s) pourrait donc intervenir dès le soir même, avec une conférence de presse annoncée pour 19 heures.