Le compteur tourne. Les Jeux paralympiques de Paris 2024 passeront bientôt à leur tour, comme leur pendant olympique, sous la barre des 250 jours avant la cérémonie d’ouverture. Moins de neuf mois, donc, avant un rendez-vous qui pourrait marquer un tournant dans l’histoire du mouvement paralympique.
Le président du Comité international paralympique (IPC), le Brésilien Andrew Parsons (photo ci-dessus), a ouvert pour FrancsJeux quatre des dossiers majeurs de l’événement : le programme sportif, la participation, les transports et la billetterie. En prime, il a évoqué ce qui pourrait faire des Jeux de Paris 2024 une édition pas tout à fait comme les autres.
Le programme sportif
« Il est le même qu’aux Jeux de Tokyo en 2021, mais tout en représentant une certaine évolution. Les nouveaux sports introduits à Tokyo, le badminton et le taekwondo, sont aujourd’hui plus matures dans le mouvement paralympique. Le programme des sports est, pour moi, le meilleur que nous puissions présenter. A Los Angeles 2028, ça sera une autre affaire, car nous voulons ajouter des sports. Dans l’accord que nous avons conclu avec le CIO jusqu’en 2032, il est précisé qu’un comité d’organisation peut rajouter les sports additionnels de son choix, sans dépasser le maximum de 23 sports et 4.350 athlètes. Paris 2024 n’a pas souhaité le faire. Pour Los Angeles 2028, la question est débattue. Les Américains discutent de l’ajout éventuel du surf et de l’escalade. Ils doivent nous faire une proposition formelle. Après Brisbane 2032, nous pourrions avoir plus de sports et d’athlètes, selon l’accord que nous aurons renégocié avec le CIO. »
La participation
« Le record de pays participants remonte à Londres 2012 (164). Pour Tokyo 2020, la pandémie a limité leur nombre. Mais notre ambition est évidemment de compter toujours plus de nations aux Jeux paralympiques. C’est pourquoi nous développons avec les fédérations internationales et les comités nationaux paralympiques des programme de détection et d’incitation à la pratique. Nous aurons à Paris 2024 des pays nouveaux, comme les Maldives et le Paraguay. L’objectif est de battre le record établi à Londres 2012. Concernant la décision d’autoriser les athlètes neutres issus de la Russie et la Biélorussie, elle est le résultat d’une décision collective, prise de façon démocratique par un vote de notre assemblée générale. Cette décision doit être respectée. Nous allons maintenant devoir la mettre en pratique. En début d’année prochaine, nous annoncerons les critères de participation de ces athlètes. Nous y travaillons actuellement. Il est déjà acquis que cette participation sera limitée aux seuls athlètes individuels. »
Les transports
« Nous sommes satisfaits de la façon dont les choses ont été menées. La ville de Paris a promis d’investir 125 millions d’euros sur trois ans pour rendre le système de transport plus accessible. L’effort est porté sur le transport extérieur, essentiellement les bus, car l’accessibilité du métro souterrain représente un tout autre challenge. Pour des raisons de coûts, bien sûr, mais aussi de législation. La loi ne permet pas de rendre accessible seulement quelques stations de métro. Il faut le faire pour l’ensemble d’une ligne, ce qui est financièrement impossible. Le modèle, pour les transports, reste les Jeux de Pékin en 2008, pour lesquels les autorités avaient investi 120 millions d’euros en sept ans. Paris en dépensera plus en seulement trois ans, ce qui démontre je crois son niveau d’engagement. J’espère que nous pourrons contribuer à un changement de la loi concernant l’accessibilité des transports, comme nous y sommes parvenus à Tokyo pour les chambres d’hôtel. »
La billetterie
« J’aime beaucoup la stratégie de billetterie de Paris 2024, avec des places abordables et un système de pass à la journée. Maintenant, le travail doit être de faire en sorte que les Parisiens, les Français, mais aussi le reste du monde, achètent des billets pour les Jeux paralympiques. Nous aurons besoin, à partir du début de l’année prochaine, de booster la promotion. Elle ne doit pas se faire par le prisme des Jeux olympiques. Il ne faut pas que les gens viennent aux Jeux paralympiques parce qu’ils n’ont pas pu aller voir des épreuves olympiques. Les Jeux paralympiques doivent bénéficier d’une promotion spécifique. »
Les plus des Jeux de Paris 2024
« Je pense qu’ils seront les plus spectaculaires de l’histoire. Pour plusieurs raisons. La première est la maturité du mouvement paralympique. Nous avons aujourd’hui plus d’athlètes, et de meilleurs athlètes, venus d’un plus grand nombre de pays. Notre produit évolue. Ce que les gens verront à Paris sera meilleur que ce qui a été présenté à Tokyo, Rio ou Londres. J’aime aussi l’esprit révolutionnaire de ces Jeux de Paris 2024. Le COJO essaye des choses nouvelles, comme la cérémonie d’ouverture en dehors du stade, ou un logo unique pour les Jeux olympiques et paralympiques. Nous aurons aussi des sites iconiques, proches des plus beaux endroits de la ville. La combinaison de tout cela devrait donner quelque chose d’extrêmement puissant. »