La nouvelle est désormais officielle : le Japon n’organisera pas les Jeux d’hiver avant, au plus tôt, une quinzaine d’années. Longtemps favorite pour l’édition 2030, la ville de Sapporo a laissé passer sa chance, plombée par le scandale de corruption lié aux Jeux de Tokyo 2020. Ses autorités, tentées un moment par une édition plus tardive, ont finalement renoncé à entretenir en soufflant sur les braises une candidature aux contours trop incertains.
Pas de Jeux d’hiver, donc. Mais le Japon pourrait hériter de la part du CIO d’un lot de consolation. Pas le moindre. Selon plusieurs « sources proches du dossier », citées par les médias nationaux, Lausanne aurait sollicité Tokyo pour l’accueil en 2026 de la première édition des Jeux olympiques des sports électroniques.
L’événement a été annoncé par Thomas Bach en octobre dernier, pendant la session du CIO à Mumbai. Le dirigeant allemand l’a évoqué comme une certitude, mais sans laisser filtrer un possible pays-hôte. Selon Kyodo News, le Japon tiendrait la corde. Les discussions auraient débuté avec le CIO, à sa demande. Elles devraient s’intensifier au cours des mois à venir, pour une annonce éventuelle dans le courant de l’année 2024.
A ce stade, rien n’est encore officiel. Mais les informations relayées par les médias japonais semblent dignes de foi. Elles apparaissent surtout très logiques.
En choisissant le Japon comme pays-hôte des premiers Jeux olympiques de l’eSport, le CIO ne s’écarterait pas d’un sillon creusé depuis l’an passé avec l’organisation à Singapour de la première édition de la Semaine olympique des sports électroniques. L’instance choisirait ainsi de rester sur le continent asiatique, où la popularité de disciplines virtuelles reste sans égale dans le monde. Elle permettrait également d’envisager une synergie avec la prochaine édition des Jeux asiatiques, prévue en 2026 dans la préfecture japonaise d’Aichi et sa capitale, la ville de Nagoya. Une édition où le programme officiel fera de la place aux sports électroniques.
Dans le même temps, l’attribution au Japon de la première édition des Jeux olympiques de l’eSport, un événement à fort potentiel médiatique, sonne pour le Japon comme une forme de compensation à la décision du CIO de lui fermer la porte des Jeux d’hiver jusqu’à l’édition 2042. L’eSport plutôt que les sports d’hiver. Pour les Japonais, l’échange ne serait pas forcément perdant.