Un progrès ? A coup sûr. Mais un progrès timide. Un petit pas en avant, pas encore une révolution.
A moins de 200 jours de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, et une semaine seulement du début des Jeux de la Jeunesse d’hiver de Gangwon 2024 (19 janvier au 1er février), le CIO a publié ses « directives officielles sur les médias sociaux et numériques » pour ces deux rendez-vous olympiques. En clair, ce que les athlètes, et les autres accrédités, auront le droit de poster sur leurs comptes personnels une fois entrés dans le périmètre olympique.
Le CIO l’annonce non sans fierté : les compétiteurs auront « davantage d’occasions de partager leur parcours olympique avec leurs supporteurs et leurs pairs via leurs pages personnelles sur les plateformes numériques. » A Gangwon 2024 pour les plus jeunes, puis à Paris 2024 pour le gros des troupes. Cool.
L’instance précise également que les directives en question ne sont pas sorties de son chapeau, mais ont été rédigées « à la suite d’un processus de consultation mené avec les parties prenantes, en particulier les détenteurs de droits médias. » Les diffuseurs, donc, soucieux de protéger des droits aux images acquis au prix fort. Elles tiennent également compte des commentaires des athlètes « sur la base de leur expérience acquise lors des précédentes éditions des Jeux olympiques. »
Le résultat ? Minimaliste. Certes, les athlètes pourront désormais partager sur leurs comptes personnels dans les réseaux sociaux de l’image et du son saisis pendant les Jeux. Mais sans dépasser, même d’une seconde, la durée maximale de deux minutes par publication.
Dans le détail, les directives du CIO se révèlent limitées, non seulement par la durée des posts, mais surtout par le périmètre de cette nouvelle « liberté » d’expression numérique. Les athlètes pourront diffuser des images des cérémonies d’ouverture et de clôture et du Parc des Champions, l’espace de célébration imaginé par le COJO Paris 2024 dans les jardins du Trocadéro, face à la Tour Eiffel. Il leur sera également autorisé de le faire au village olympique, comme sur les sites et terrains d’entraînement.
En revanche, l’ouverture annoncée par le CIO s’avère nettement plus étroite pour les sites de compétition. Le code de conduite précise que les images ne seront possibles que jusqu’à une heure avant le début de leur compétition, et après avoir quitté la zone mixte et/ou le poste de contrôle antidopage. Les cérémonies de remise des médailles restent exclues des directives. Enfin, les images ou vidéos ne devront pas présenter un caractère commercial : publicités, marketing continu rémunéré, arrangements avec une plateforme de média social ou autre entreprise du secteur des médias (autre que les détenteurs de droits officiels du pays de l’athlète).
Précision : les directives numériques du CIO s’appliqueront à tous les athlètes accrédités pour les Jeux de Paris 2024 dès l’ouverture du village olympique, le 18 juillet, jusqu’à sa fermeture le 13 août.
Autre nouveauté : le CIO a décidé de publier deux séries différentes de directives sur les médias sociaux. A la première, destinée aux athlètes, s’ajoute une seconde pour les autres accrédités – entraîneurs, personnel technique, officiels, membres du comité d’organisation…
Pour eux, le périmètre défini par l’instance olympique se révèle très étroit, et même insignifiant. Certes, ils auront le droit de prendre des photos ou d’enregistrer des vidéos – avec une durée maximale de deux minutes -, puis de les poster sur leurs comptes personnels. Mais ils ne pourront pas le faire au village des athlètes, sur les sites de compétition et d’entraînement et lors des cérémonies. En clair, ils n’auront droit à rien.