Surprise, jeudi 11 janvier, à l’annonce du nouveau gouvernement français formé par Gabriel Attal, nommé deux jours plus tôt comme Premier ministre en remplacement d’Elisabeth Borne. Amélie Oudéa-Castéra, en poste depuis mai 2022 aux Sports et aux Jeux olympiques et paralympiques, fait partie des rescapés du remaniement. C’était prévu. Mais en récupérant également l’Éducation nationale, pour former l’un des principaux ministères de l’exécutif, elle en devient une actrice centrale. Ca l’était moins.
Très proche d’Emmanuel Macron depuis leur passage commun à l’ENA, Amélie Oudéa-Castéra ne semblait pas favorite pour hériter d’un ministère très disputé, où elle succèdera à Gabriel Attal. Son nom est arrivé au cours des dernières heures dans les tractations pour la formation du nouveau gouvernement.
Une promotion ? A coup sûr. Mais à moins de 200 jours de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, l’étendue de son nouveau portefeuille ministériel interroge. Comment pourra-t-elle mener de front les deux dossiers ? Pourra-t-elle suivre toujours d’aussi près la préparation des Jeux olympiques, en ayant hérité de l’Education nationale, présentée comme l’une des priorités du deuxième quinquennat Macron ?
Selon certaines sources, Amélie Oudéa-Castéra s’entend très bien avec Gabriel Attal. Leur entente pourrait rendre possible une forme de cohabitation jusqu’aux Jeux de Paris 2024. L’ancienne joueuse de tennis conserverait une activité très soutenue dans le domaine du sport, le nouveau Premier ministre gardant un oeil sur l’Education. Une fois le rideau tombé sur les Jeux paralympiques, à la rentrée prochaine, Amélie Oudéa-Castéra prendrait alors la pleine mesure de son ministère.
Plusieurs sources laissent également entendre qu’un secrétaire d’État ou un ministre délégué aux Sports serait désigné dans les jours à venir pour soulager Amélie Oudéa-Castéra.
En attendant, AOC a tenu à rassurer le mouvement sportif français sur son engagement en faveur du sport. « Comme je l’ai fait depuis 20 mois, comptez sur moi pour ne rien lâcher dans ces prochains mois sur nos sujets, pour continuer de porter haut les couleurs de notre sport autant que l’ambition de réussir ensemble nos JOP et pour bâtir avec vous ces synergies tant attendues autour du sport, de l’école et de la jeunesse », a-t-elle expliqué dans un message envoyé jeudi 11 janvier aux fédérations sportives, après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement.
Amélie Oudéa-Castéra a enfoncé le clou dans un autre message, posté le même jour sur son compte X : « Je poursuivrai pleinement, avec la même passion, mon action au service de la réussite des Jeux et de la construction de notre nation sportive, qui bénéficiera de l’élan formidable donné par Paris 2024 et par la Grande cause nationale 2024 consacrée à l’activité physique et sportive. »
Jouable ? Réponse dans les mois à venir. Mais le syndicat d’enseignants Snes-FSU n’y croit pas. Sa secrétaire générale, Sophie Vénétitay, n’a pas retenu ses critiques sur Franceinfo, après la nomination d’Amélie Oudéa-Castéra. « Je suis très en colère de voir comment est traitée l’Education nationale, a-t-elle déclaré. On vit une crise sans précédent, on a du mal à recruter des profs, les profs démissionnent et on va avoir une ministre à mi-temps, qui ne va pas pouvoir s’occuper de l’Education nationale à temps plein. Est-ce qu’on va avoir une ministre de l’Éducation nationale pendant la première mi-temps et ministre des JO pendant la deuxième ? »