Les Italiens persistent. A peine deux ans et une poignée de jours avant l’ouverture des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 (6 au 22 février), ils continuent de défier le CIO sur la question mille fois débattue de la piste de bobsleigh, luge et skeleton.
Comme annoncé en début de semaine, le conseil d’administration de Milan-Cortina 2026, réuni mardi 30 janvier, a pris la décision de tourner le dos aux recommandations de l’instance olympique. A l’option d’un équipement déjà existant à l’étranger, soutenu avec insistance par Lausanne, les Italiens opposent un choix national.
Ils ont acté le projet de reconstruction de la piste Eugenio Monti de Cortina d’Ampezzo, utilisée pour les Jeux d’hiver en 1948, mais laissée à l’abandon depuis plusieurs décennies.
Le projet déposé par une entreprise italienne, Impresa Pizzarotti & C., à l’appel d’offres pour la rénovation de la piste historique, a conforté le conseil d’administration dans sa volonté de conserver en Italie l’intégralité des épreuves sportives. Un contrat sera signé entre les deux parties. Montant annoncé des travaux : 81,6 millions d’euros.
Milan-Cortina l’a annoncé non sans fierté au terme de la réunion de son conseil d’administration : l’option Cortina « fera revivre la longue tradition de la station dans les sports de glisse et aidera les générations futures. »
Antonio Tajani, le vice-Premier ministre, a enfoncé le clou sur son compte X : « Il n’est pas acceptable que les épreuves de bobsleigh se déroulent en dehors de l’Italie. Nous ferons tout pour atteindre notre objectif. »
La décision est prise, donc. Mais le dossier s’annonce complexe. Le timing, surtout.
Milan-Cortina l’a défini comme un impératif : la nouvelle piste devra être certifiée, donc terminée, au plus tard en mars 2025, soit onze mois avant l’ouverture des Jeux d’hiver. Les travaux ne débuteront pas avant le mois prochain, après la signature formelle du contrat. L’entreprise italienne en charge du projet disposera d’une année pour boucler l’affaire. A en croire les experts, aucune piste de glisse n’a été construite selon les normes actuelles dans un délai aussi court.
Les Italiens le savent. Prudents, ils n’excluent donc pas une autre solution. Un plan B. Andrea Varnier, le directeur général du comité d’organisation, l’a expliqué mardi 30 janvier : « Compte tenu des avis négatifs du CIO et des fédérations internationales, qui s’inquiètent du calendrier, et des conseils de SIMICO (la société chargée de l’infrastructure des Jeux), le conseil a décidé de ne pas interrompre le dialogue avec d’autres sites existants et fonctionnels. »
Milan-Cortina ne ferme pas la porte à une solution à l’étranger, en cas de faillite du projet Cortina d’Ampezzo. Mais en avançant dans une voie, tout en laissant les autres ouvertes, il se complique sérieusement la tâche.