Un soulagement. Moins d’une année après une édition 2023 reportée à deux reprises, longtemps incertaine, et boudée par plusieurs nations, le Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF) peut respirer. La prochain rendez-vous sportif et culturel des pays de l’espace francophone s’est trouvé une ville-hôte.
La 126e session du Conseil permanent de la Francophonie, réunie en fin de semaine passée en visioconférence, a désigné la ville d’Erevan, en Arménie, pour organiser l’édition 2027.
L’information a été révélée par Arayik Haroutiounyan, le chef de cabinet du Premier ministre arménien, sur sa page Facebook. « Félicitations à nous tous, a-t-il écrit. Il y a quelques minutes, le Conseil permanent de la Francophonie a pris la décision unanime d’accorder à Erevan le droit d’accueillir les Jeux sportifs et culturels de la Francophonie en 2027. Plus de cinquante délégations, environ quatre mille participants sont attendus dans la capitale arménienne. Nous avons tous la force d’accepter avec honneur cette compétition sans précédent dans notre pays ».
Lé décision a ensuite été confirmée plus officiellement par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
A un peu plus de trois ans de l’événement, le CIJF a donc réussi le plus difficile : trouver un candidat fiable, présentant sur le papier toutes les garanties.
Après l’édition 2023 à Kinshasa, initialement prévue en 2021, le CIJF a lancé un nouvel appel à candidatures. Deux pays ont répondu : le Bénin et l’Arménie. Les Arméniens sont partis les premiers. Ils ont aussi été les seuls à maintenir leur projet jusqu’au bout.
En novembre dernier, le vice-ministre des Affaires étrangères arménien, Vahe Gevorgyan, a profité d’un discours officiel pour annoncer la candidature de son pays. Au cours du même mois, une délégation du CIFJ conduite par sa directrice, la Libanaise Zeina Mina, s’est rendue en visite d’inspection à Erevan, la capitale arménienne.
La suite du processus a suivi un cours assez limpide. Le CIJF a présenté une candidature unique à la 126e session du Conseil permanent de la Francophonie. Seule en lice, l’Arménie a été désignée à l’unanimité.
Le choix peut surprendre. Selon les chiffres officiels de l’OIF, l’Arménie compte actuellement environ 10000 francophones, soit la proportion insignifiante de 0,3 % de la population. Trois fois rien, donc. Mais le pays est membre à part entière de l’OIF depuis 2024. A ce titre, il peut postuler, et organiser, les Jeux de la Francophonie.
Avec cette désignation, l’OIF et le CIJF peuvent respirer. Ils assurent la pérennité de l’événement sportif et culturel, sécurisent un pays-hôte plus de trois avant l’événement, et respectent la règle, non écrite mais importante, d’une alternance entre pays du Nord et du Sud.
Les Jeux du Commonwealth, dont la dimension sportive et le niveau des compétitions ont toujours été très supérieurs, ne peuvent pas en dire autant. La prochaine édition, initialement prévue en 2026, n’a plus le moindre candidat. Elle pourrait être repoussée d’une année.