A deux ans des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026, la Russie peut déjà se faire une raison : sa participation au rendez-vous olympique et paralympique s’annonce incertaine. Et même, allez, assez compromise.
La Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) a annoncé dans un communiqué, lundi 12 février, avoir prolongé la suspension des équipes russes et biélorusses des compétitions internationales. Décidée en février 2022, après le début de l’offensive militaire en Ukraine, elle n’a encore jamais été levée.
Le Conseil de l’instance présidée par le Français Luc Tardif a pris de l’avance en prolongeant la suspension des deux pays pour la saison 2024-25, la dernière avant les prochains Jeux d’hiver. Sa décision est motivée, selon la version officielle, par des raisons de sécurité.
« Le Conseil de l’IIHF a examiné les risques de sécurité actuels associés à une réintégration des équipes nationales et des club russes et biélorusses dans les compétitions de l’IIHF, précise le communiqué de presse. Sur la base d’une analyse approfondie, le Conseil a conclu qu’il n’est pas encore sûr de réintégrer les équipes russes et biélorusses dans les compétitions de l’IIHF. »
L’IIHF explique qu’elle décidera juste avant son congrès annuel en mai 2025, au terme de la prochaine saison internationale, si les deux pays en conflit avec l’Ukraine peuvent retrouver leur place sur la glace pour l’exercice suivant, 2025-26. Jusque-là, sa décision ne devrait pas changer.
Question : la décision de l’IIHF ferme-t-elle déjà la porte des Jeux de Milan-Cortina 2026 à la Russie et la Biélorussie ?
Dans le cas de la Biélorussie, la réponse est positive. Suspendue au moins jusqu’au printemps 2025, elle est écartée du dernier tour des qualifications olympiques masculines, prévu l’été prochain. La porte des Jeux d’hiver lui est donc déjà fermée.
Mais la Biélorussie n’a jamais compté parmi les nations majeures du hockey sur glace mondial. Sa sélection masculine n’a plus gagné sa place pour un tournoi olympique depuis les Jeux de Vancouver en 2010. Chez les femmes, la Biélorussie n’a encore jamais été qualifiée.
Dans le cas de la Russie, tout est encore possible. Chez les hommes, sa dernière participation à une compétition internationale estampillée IIHF remonte aux Jeux de Pékin 2022. Son équipe portait alors les couleurs du Comité olympique de Russie (ROC). Elle avait décroché la médaille d’argent, battue en finale par la Finlande après avoir écarté la Suède en demi-finale.
Mais son absence des tournois depuis deux ans n’y change rien : la Russie occupe toujours le 3ème rang du classement mondial de l’IIHF, derrière le Canada et la Finlande, une place plus haut que les Etats-Unis. Sa position lui permettrait, en cas de réintégration au terme de la prochaine saison, de disputer les Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026.
Situation très comparable chez les femmes, mais plus fragile. La Russie pointe actuellement au 6ème rang du classement mondial, une position qui pourrait lui assurer un billet pour les Jeux d’hiver en 2026. Mais les six places attribuées selon le classement planétaire seront décidées après le Mondial 2024, organisé du 4 au 14 avril à Utica, aux Etats-Unis. La Russie en sera écartée.
Les trois dernières places pour Milan-Cortina 2026 – l’Italie est qualifiée en qualité de pays-hôte – seront distribuées lors des tournois de qualification olympique. Ils se dérouleront entre novembre 2024 et février 2025. La Russie n’y sera pas conviée.
Un cran en dessous que leurs homologues masculins, les joueuses russes n’ont jamais été médaillées olympiques. Mais elles ont participé à tous les tournois olympiques depuis les Jeux de Salt Lake City en 2002.