Un modèle de parité. Une discipline en plein boom. L’une des attractions des Jeux. Beaucoup de choses se disent sur le basket 3×3, invité pour la première fois dans le programme olympique aux Jeux de Tokyo 2020, confirmé pour Paris 2024. Toutes positives.
Mythe ou réalité ? FrancsJeux a interrogé Laëtitia Guapo (photo ci-dessus), 28 ans, la numéro 1 française, 4ème aux Jeux de Tokyo 2020. Venue du basketball en salle, elle a accompagné l’évolution récente de sa discipline, dont elle attend un nouveau coup d’accélérateur aux Jeux de Paris 2024.
FrancsJeux : Peut-on parler d’un avant et un après Tokyo 2020 pour le basket-ball 3×3 ?
Laëtitia Guapo : Bien sûr qu’il y a eu un avant et un après Tokyo 2020 pour le 3×3 et sa couverture médiatique. Beaucoup plus de gens connaissent notre discipline et la suivent. Et ce sera encore plus le cas après les Jeux de Paris 2024. A titre personnel, les Jeux de Tokyo ne sont pas mon meilleur souvenir, nous y avons remporté la « médaille en chocolat », avec notre 4ème place. Mais cette performance a fait partie de notre apprentissage. Elle m’a fait grandir et m’aide encore aujourd’hui au quotidien. Cette 4ème place nous a aussi aidés à mieux préparer Paris 2024, où nous voulons prendre notre revanche.
Les Jeux de Paris 2024 peuvent donc encore changer l’image et la popularité de la discipline ?
Il est certain que cela va changer la médiatisation et la popularité de la discipline. Les billets se sont vendus très rapidement, ce qui prouve la popularité du basket 3×3. La discipline est à la mode, elle correspond à ce que les gens aiment aujourd’hui, un sport ludique, rapide, spectaculaire et percutant. Les gens vont vraiment prendre du plaisir à suivre le tournoi. Avec 4.000 fans tous les jours sur la place de la Concorde, au cœur de Paris, avec tous les autres sports urbains, l’ambiance sera incroyable, pour les joueurs et pour le public.
Que manque-t-il au 3×3 pour gagner en popularité ?
Encore plus de médiatisation ! Mais les Jeux vont être un véritable tremplin pour cela, c’est certain. Le basket 3×3 a le pouvoir d’accrocher immédiatement les gens. Ils se prennent tout de suite de passion, même sans en connaître tous les détails. Les règles sont simples et, comme je l’ai dit, c’est amusant et dynamique. Le 3×3 peut être joué n’importe où par n’importe qui. Il faut juste un panier, un demi-terrain et six joueurs.
Le 3×3 est présenté comme un modèle de parité. Est-ce une image ou une réalité ?
C’est la réalité. Nous, les filles, bénéficions des mêmes conditions que les hommes : mêmes hôtels, terrains, règles et ballon. J’ai le sentiment que les gens aiment autant le basket 3×3 féminin que sa version masculine. Les compétitions féminines de la FIBA, comme les 3×3 Women’s Series, continuent de se développer et d’inspirer les jeunes joueuses à venir.
Vous avez pratiqué le basketball avant de vous lancer dans le 3×3. Les deux sports sont-ils comparables en termes de parité ?
Il est difficile de répondre simplement par oui ou par non à cette question. La disparité des prix est moins prononcée dans le 3×3. Et l’initiative de la France de professionnaliser le 3×3 féminin cette année, dans la prévision des Jeux de Paris 2024, constitue une nouvelle une étape positive. Espérons que cela incitera d’autres équipes à suivre le mouvement, ce qui permettrait de créer un écosystème du 3×3 plus stable et prospère pour les femmes, au-delà des opportunités à court terme.
Les choses ont-elles beaucoup changé pour les joueuses féminines depuis vos débuts dans le basketball ?
Tout à fait. La reconnaissance du basket féminin a beaucoup progressé, les salaires ont augmenté, en particulier en 3×3. Lorsque j’ai commencé à jouer, les choses étaient très différentes. A l’époque, la majorité des tournois ne me rapportait rien. Heureusement, le prize money s’est généralisé, et il est en constante augmentation. L’évolution a été importante également en 5×5, avec l’arrivée des contrats professionnels, comme pour la plupart des autres emplois. Dans le même temps, la couverture médiatique du basket féminin a connu elle aussi une forte progression. La France a été pionnière, puisque des accords sectoriels spécifiques aux basketteuses professionnelles sont sur le point d’être signés.