L’Asie. Encore et toujours. Sans le moindre pays-hôte pour l’édition 2026 depuis le retrait de l’état australien du Victoria, et sans candidature de remplacement, les Jeux du Commonwealth pourraient bien avoir trouvé sur le continent asiatique une solution de repli. Et une planche de salut.
La Fédération des Jeux du Commonwealth (CGF) a confirmé, en début de semaine, être en discussion avec la Malaisie pour l’accueil de la prochaine édition, toujours prévue en 2026. L’instance a également laissé entendre que la liste des potentiels hôtes de l’événement ne comptait pas seulement la Malaisie, mais une poignée d’autres pays.
Un miracle ? Oui et non. Certes, l’entrée dans le jeu de la Malaisie et de sa capitale, Kuala Lumpur, semble providentielle pour la CGF, qui se préparait déjà à reporter l’événement d’une année, voire deux, pour se donner un peu d’air et susciter les vocations. Mais l’intérêt soudain des autorités malaisiennes est aussi financier. Selon plusieurs sources, la CGF a promis un chèque de 100 millions de livres – environ 130 millions de dollars – pour soutenir les efforts du prochain pays organisateur.
L’offre aurait été transmise le mois dernier au comité olympique de Malaisie. Elle serait actuellement à l’étude, la discussion impliquant notamment le ministère de la Jeunesse et des Sports.
Suffisant pour se lancer ? Possible. Un porte-parole de la CGF l’a expliqué à l’AFP : « La Malaisie possède une expérience fantastique en matière d’organisation d’événements sportifs. Les Jeux du Commonwealth en 1998 à Kuala Lumpur ont connu un énorme succès. Les autorités malaisiennes souhaitent profiter de cet héritage en utilisant un grand nombre des installations de classe mondiale déjà existantes. »
Sans doute. Mais l’affaire semble loin d’être pliée, malgré les propos très optimistes de la CGF. A Kuala Lumpur, le projet ne fait pas l’unanimité, même avec la perspective de recevoir une aide de 130 millions de dollars. Beaucoup estiment que le délai, un peu plus de deux ans, est trop court et que l’événement pourrait s’avérer très coûteux.
Le commissaire aux sports, Suhardi Alias, l’a résumé sans langue de bois : « Pourquoi voulons-nous être le sauveur des Jeux, alors que le Victoria les a abandonnés et que personne d’autre n’en veut ? »
Une étude de faisabilité serait en cours de finalisation. Ses conclusions seront soumises avant la fin de la semaine au gouvernement. La décision pourrait alors rapidement suivre.