La semaine s’annonce décisive pour la Russie, la Biélorussie, le CIO et les Jeux de Paris 2024. A moins de 130 jours de l’ouverture de l’événement olympique, la commission exécutive doit se réunir mardi 19 et mercredi 20 mars à Lausanne. A l’ordre du jour, une énième discussion sur les règles de participation des athlètes neutres portant un passeport russe ou biélorusse.
Changeront-elles, alors que le compte-à-rebours se rapproche de la date toujours très médiatique de 100 jours avant l’ouverture ? A priori, non. Interrogé en fin de semaine passée par l’agence TASS, le CIO a répondu par un communiqué que les principes de participation avaient été publiés le 8 décembre 2023. « Ils ne seront pas modifiés, assure l’instance. Mais pour la mise en œuvre de ces principes, la commission exécutive prendra ses décisions lors de sa réunion de la semaine prochaine. »
Le message est clair. Sauf immense surprise, la commission exécutive en restera aux règles établies en fin d’année passée, à savoir une participation soumise à des conditions strictes de neutralité. Les athlètes russes ne devront pas présenter un lien direct avec l’armée, la police ou une agence de sécurité nationale. Ils ne devront pas avoir exprimé le moindre soutien à l’invasion de l’Ukraine, notamment sur les réseaux sociaux. Mais la commission exécutive affinera cette semaine les détails de leur présence. En tête de liste, leur participation à la cérémonie d’ouverture.
Tout sauf un hasard : un coin du voile a été levé dimanche 17 mars quant à la taille que pourrait avoir la délégation d’athlètes neutres russes aux Jeux de Paris 2024. L’Australien John Coates, l’un des doyens de l’instance, vice-président et membre de la commission exécutive, a confié au Daily Telegraph de Sydney que les athlètes russes pourraient être seulement une quarantaine à vivre les Jeux de l’intérieur.
« La question est de savoir combien seront présents, expliqué John Coates. Ils ne participeront à aucun sport d’équipe, puisqu’il a été déterminé qu’ils ne peuvent pas représenter la Russie. Et il est également acté que ceux qui s’entraînent dans des clubs militaires ne peuvent pas aller aux Jeux de Paris 2024. Enfin, je ne sais pas, mais il est évident que certains athlètes pourraient choisir de ne pas y aller s’ils ne concourent pas pour la Russie. »
A ce stade, oser une estimation précise tient du jeu des devinettes, l’équation affichant encore plusieurs inconnues. Mais John Coates s’est laissé aller à une évaluation : « Je n’ai peut-être pas raison, mais je crois avoir lu que le contingent russe pourrait n’être que de 40 personnes. »
En janvier dernier, aux Jeux de la Jeunesse d’hiver de Gangwon 2024, un autre membre de la commission exécutive, le Suisse Denis Oswald, avait avancé une estimation plus large. « Selon nos estimations, les Russes ne devraient pas être plus de 50 ou 60″, avait-il confié à FrancsJeux.
Une grosse cinquantaine en janvier, seulement quarante aujourd’hui… La présence russe se réduit sans cesse. Et la tendance pourrait se renforcer dans les semaines à venir, les chances de qualification étant désormais très minces dans un nombre grandissant de sports et disciplines.
Aux Jeux de Tokyo 2020, la délégation du Comité olympique de Russie (ROC) comptait 335 athlètes. Elle a remporté 71 médailles. La Biélorussie, de son côté, avait envoyé 101 athlètes sous ses propres couleurs, pour un bilan de sept médailles.