La boxe restera-t-elle un sport olympique ? La question n’est pas nouvelle. Elle tiendra même bientôt de l’histoire ancienne. Mais les dernières déclarations du CIO, mardi 19 mars, la remettent en bonne place dans l’actualité. Tout en rendant sa réponse toujours aussi floue.
La mise au point est venue de Kit McConnell, le directeur des sports du CIO, pendant la conférence de presse qui a suivi la première journée de la réunion à Lausanne de la commission exécutive. Après avoir rappelé que 188 athlètes issus de 56 pays avaient déjà décroché leur billet pour le tournoi de boxe des Jeux de Paris 2024, il a expliqué que la prise en charge par un groupe du travail du CIO du processus de qualification, puis de la compétition elle-même, ne pourrait pas continuer éternellement. Elle n’ira pas au-delà de Paris 2024.
La suite ? « L’inclusion de la boxe dans le programme olympique des Jeux de Los Angeles 2028 est en suspens et n’est pas confirmée », a ajouté Kit McConnell. Avant de se montrer plus précis : « S’il n’existe pas d’organisme de boxe bénéficiant du soutien et de la direction des fédérations nationales, nous ne serons pas en mesure d’inclure la boxe dans le programme olympique. C’est donc aux fédérations nationales de conduire ce changement et d’œuvrer à la création d’un organisme avec lequel nous pourrons travailler en partenariat, car nous ne pouvons pas aller de l’avant dans la situation actuelle. »
Le message est clair. Le CIO ayant définitivement écarté l’IBA de son champ de vision, l’avenir olympique de la boxe ne pourra se décider qu’avec une autre instance internationale. Mais pas n’importe laquelle : une organisation ayant le soutien des fédérations nationales, sinon toutes, au moins leur majorité.
Cette nouvelle instance existe. Elle se nomme World Boxing, fêtera le mois prochain sa première année d’existence, a organisé en novembre dernier son premier congrès électif et possède un siège à Lausanne. Jusque-là, rien ne cloche, tout est en ordre. Mais, problème, ses effectifs peinent à décoller. A ce jour, World Boxing compte tout juste une trentaine de pays membres. Prometteuse au cours des premiers mois, sa progression marque le pas. Elle semble même à l’arrêt.
A l’inverse, l’IBA continue d’avancer, malgré la perte en juin dernier de la reconnaissance du CIO. L’instance présidée par le Russe Umar Kremlev a été nettement moins affectée que prévu par la création de World Boxing. Elle s’emploie même, depuis l’automne dernier, à favoriser la création de nouvelles fédérations dans les pays ayant rejoint les rangs de World Boxing, puis à leur ouvrir toutes grandes ses portes.
Pour le CIO, la situation n’a rien de simple. L’instance ne veut plus discuter avec l’IBA, mais sans pour autant engager dès maintenant un dialogue avec World Boxing, jugée encore trop peu représentative. Le message de Kit McConnell, mardi 19 mars à Lausanne, n’a pas d’autre but que d’appeler les fédérations nationales à se ranger derrière la bannière de World Boxing, ou à créer une autre fédération internationale. Dans le cas contraire, la boxe pourrait dire adieu aux Jeux olympiques.