Sur le papier, ses chances semblent minces. Ses récents dérapages – l’annulation des Jeux mondiaux de plage et le refus d’accepter Israël à la Coupe du Monde de football des moins de 17 ans – pourraient même les avoir réduites en miettes. Mais l’Indonésie de continue de croire à son avenir olympique. Avec un objectif : décrocher l’organisation des Jeux d’été en 2036.
Le site GamesBids rapporte, citant des informations de l’agence de presse Antara, que le Comité olympique indonésien poursuit ses échanges et son « dialogue » avec le CIO dans le cadre de la procédure de candidature aux Jeux d’été en 2036.
Le président de l’instance, Raja Sapta Oktohari, l’a expliqué à l’agence indonésienne : « Nous poursuivons nos efforts pour faire de l’Indonésie un futur hôte olympique, probablement en 2036. »
Dans les faits, la volonté de l’Indonésie de devenir le premier pays d’Asie du sud-est à recevoir les Jeux d’été prendra très prochainement une tournure concrète. Une délégation officielle se rendra aux Jeux de Paris 2024, dans le cadre du programme d’observateurs proposé par le CIO. Elle sera composée de représentants du comité national olympique, du ministère de la Jeunesse et des Sports et de celui du Logement et des Travaux publics.
Cette étape parisienne passée, l’Indonésie sera invitée, toujours par le CIO, à suivre de près la préparation des Jeux de Los Angeles 2028. Une opportunité offerte aux pays entrés en phase de dialogue dans le perspective d’une candidature olympique, en 2036 ou même au-delà.
Tentée par une candidature aux Jeux d’été en 2032 avant la décision du CIO de siffler la fin de la partie en désignant Brisbane onze ans avant l’échéance, l’Indonésie a reporté son projet de quatre ans. Elle n’est pas la seule. Mais son président, Joko Widodo, semble en avoir fait une affaire personnelle. Il a profité du Sommet du G20, en novembre 2022 à Bali, pour exprimer publiquement le souhait du pays de recevoir les Jeux en 2036. Une annonce accueillie avec bienveillance par Thomas Bach, toujours prêt à ouvrir la porte aux postulants, même les moins bien armés pour la gagne.
A ce stade, le dossier indonésien reste flou. Il pourrait se construire autour de la future capitale du pays, Nusantara, une cité-province située sur la côte de Bornéo. Actuellement en phase de construction, elle pourrait remplacer Jakarta dès cette année, mais la fin des travaux n’est pas prévue avant au moins deux décennies.
Question : l’Indonésie peut-elle rafler la mise ? Si la décision du CIO devait intervenir dans les mois à venir, la réponse serait à coup sûr négative. Difficile, en effet, d’imaginer l’instance olympique attribuer les Jeux d’été à un pays dont le refus d’accepter Israël a conduit l’an passé la FIFA à lui retirer l’organisation de la Coupe du Monde des moins de 17 ans. L’an passé également, l’Indonésie a renoncé à accueillir à Bali les Jeux mondiaux de plage et l’assemblée générale de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO). Officiellement, pour des raisons budgétaires, mais l’explication fournie par les Indonésiens n’a trompé personne.
Le CIO n’a pas laissé filtrer la moindre information sur le calendrier de l’attribution des Jeux en 2036. L’instance olympique ne souhaite pas se presser. Le dossier reviendra au successeur de Thomas Bach, appelé à prendre la présidence en 2025, sous réserve que le dirigeant allemand aille au bout de son intention de laisser son bureau après un règne de douze ans.
Avec un nouveau président à la tête du CIO, le mouvement olympique ne sera plus tout à fait le même. Les cartes pourraient être redistribuées. Et, avec elles, les chances des uns et des autres dans la course aux Jeux en 2036.