Les trains arrivent à l’heure dans le mouvement olympique. A Birmingham, dans les West Midlands, où SportAccord retrouve cette semaine sa place dans le calendrier, l’assemblée générale de l’Association des fédérations internationales des sports olympiques d’été (ASOIF) a déroulé avec des gestes précis un scénario écrit d’avance.
Le Belge Ingmar De Vos (photo ci-dessus), le président de la Fédération équestre internationale (FEI), a ajouté une nouvelle pièce à sa collection de casquettes. Il a été élu à l’unanimité, mais à bulletins secrets, à la présidence de l’ASOIF. Il succèdera le 1er janvier prochain, pour un bail de quatre ans, à l’Italien Francesco Ricci Bitti, arrivé au terme de son troisième et dernier mandat. Ingmar De Vos se présentait devant les électeurs sans le moindre rival. Une affaire pliée d’avance.
Commentaire de Francesco Ricci Bitti sur son futur successeur : « Ayant eu le plaisir de travailler avec Ingmar, je sais qu’il a l’expérience, l’endurance et les qualités humaines pour diriger notre organisation. Je suis également ravi de savoir qu’il bénéficie du soutien total de nos membres, ce qui est la clé du succès. C’est un bon jour pour l’ASOIF et le mouvement olympique. » Cool.
Attendue, également, la décision de l’ASOIF de faire de la place à sa table pour quatre nouveaux membres. Les fédérations internationales du cricket (ICC), du football américain (IFAF), du lacrosse (WL), et du squash (WS), se sont vues attribuer le statut de membre associé, à compter du 1er janvier 2025. Elles le doivent à leur entrée dans le programme olympique aux Jeux de Los Angeles 2028, au titre des sports additionnels.
Enfin, l’assemblée générale de l’ASOIF a rayé l’IBA de ses effectifs. C’était également attendu. L’instance internationale de la boxe avait déjà été privée de ses droits de membre titulaire. La récente décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) de rejeter son appel contre le retrait par le CIO de sa reconnaissance a précipité sa chute.
Aux oubliettes, l’IBA. Mais pas question pour autant pour l’ASOIF d’ouvrir ses portes à World Boxing, sa rivale pour la gouvernance de la boxe olympique. Francesco Ricci Bitti l’a expliqué sans langue de bois : « Nous sommes une association de fédérations internationales de sports olympiques déjà existantes. Il ne nous revient pas de discuter avec une fédération encore embryonnaire. »
Pas vraiment de surprise, donc. Au moins dans les textes et la procédure. L’inattendu est venu plus tard, en conférence de presse, au moment choisi par Francesco Ricci Bitti de s’exprimer sur les sports additionnels et leur processus de sélection.
« Le moins que l’on puisse dire est que ce processus n’est pas très stable, a suggéré l’Italien, sans chercher à retenir ses critiques envers le CIO. A l’origine, pour les Jeux de Tokyo, les sports additionnels devaient servir au pays organisateur à enrichir le programme avec des disciplines populaires parmi son public. Les Japonais ont procédé ainsi. Paris 2024 a également plus ou moins respecté ce principe. Mais pour Los Angeles, le processus a été totalement déformé. Avec le choix des Américains (cricket, baseball/softball, lacrosse, flag football et squash), nous aurons 35 ou 36 sports. Nous en avions 26 aux Jeux de Londres en 2012. »
Francesco Ricci Bitti l’a expliqué : l’ASOIF n’est pas impliquée dans la sélection des sports additionnels. Elle appartient au comité d’organisation, pour un choix final qui revient au CIO. « Mais nous en subissons ensuite les conséquences », a insisté l’Italien. Il lui faut en effet découper le gâteau des subventions du CIO en un nombre de parts qui peut changer d’une édition des Jeux à l’autre, selon la seule volonté de l’instance olympique. A l’évidence, l’ASOIF apprécie peu l’exercice.