L’avenir est en marche dans l’escrime internationale. Et il avance à belle allure. La discipline gagne de nouveaux territoires, pour ses compétitions comme par la nationalité de ses meilleurs athlètes. Les championnats du monde cadets et juniors, organisés du 12 au 20 avril à Riyad, en Arabie saoudite, l’ont illustré tout au long des neuf jours de compétition à la King Saud University Sports Arena.
Le lieu, d’abord. Jamais le rendez-vous mondial d’escrime ne s’était déroulé en Arabie saoudite, l’une des nouvelles places fortes du sport international. En installant le décor de l’événement au cœur de la capitale, Riyad, la Fédération internationale d’escrime (FIE) ajoute une ligne à la longue liste des pays ayant accueilli au moins un championnat du monde, toutes catégories d’âge confondues.
Pas un hasard : les Mondiaux cadets et juniors 2024 ont coïncidé avec le 50ème anniversaire de l’affiliation de l’Arabie saoudite à la FIE.
L’an prochain, le rendez-vous planétaire des meilleurs espoirs de l’escrime découvrira la Chine. La compétition est prévue dans la ville de Wuxi, voisine de Shanghai, à l’est du pays. La Chine avait déjà accueilli en 2018 les championnats du monde seniors, mais n’a encore jamais organisé les championnats du monde cadets et juniors.
La participation, maintenant. Massive. Pas moins de 1.439 jeunes escrimeurs ont participé aux épreuves, à l’épée, au fleuret et sabre, en individuel et/ou par équipe. Ils représentaient 103 pays.
Une habitude : un camp d’entraînement proposé par la FIE a réuni dans la salle des championnats du monde, au cours de la semaine précédant la compétition officielle, dix-neuf jeunes escrimeurs venus de dix-neuf pays. Au programme : six jours d’entraînement, à raison de deux sessions de trois heures par jour, dans les trois armes du programme. Les stagiaires ont ensuite participé aux championnats du monde. Trois d’entre eux, provenant du Niger, de Porto Rico et de Grèce, ont intégré le top 25 individuel de leur discipline. Une mention spéciale pour la Grecque Anna Kalliopi Kourousi, classée à la 10ème place au sabre individuel chez les cadettes.
Autre rituel, en phase avec la politique de développement de la FIE à destination des pays les moins bien équipés : la présence à la King Saud University Sports Arena de Riyad, pendant toute la compétition, d’un stand dédié à l’un des programmes phares de l’instance, « Faites don de vos équipements d’escrime ! » (Donate your fencing gear!« ). Les jeunes escrimeurs issus de onze pays en ont été bénéficiaires pendant les championnats du monde cadets et juniors 2024. L’Arabie saoudite a montré l’exemple, en sa qualité de pays-hôte, en étant le premier donateur.
Les résultats, enfin. A l’heure des comptes, les Etats-Unis ont pris place en tête du classement des médailles. Avec treize places sur le podium, dont quatre titres, ils ont devancé deux autres habitués du top 3 : l’Italie, deuxième avec 11 médailles dont deux en or, et la France, elle aussi repartie du royaume saoudien avec deux titres mondiaux, mais un nombre plus réduit de médailles (6).
Le reste du classement en dit long sur l’universalité croissante de l’escrime, notamment dans les catégories de jeunes. Pas moins de dix-neuf pays ont remporté au moins une médaille, tous métaux confondus, dans l’une ou l’autre des dix-huit épreuves de la compétition. Ils sont issus de quatre continents : Europe, Asie, Afrique et Amérique. Autre preuve que l’escrime possède aujourd’hui des athlètes de grand talent un peu partout sur la planète : treize nations ont quitté Riyad, au lendemain des championnats du monde, avec au moins un titre mondial dans leurs bagages. L’avenir est en marche. Il s’annonce plus global que jamais.