L’Association des comités olympiques européens (EOC) a connu une grande et belle journée, jeudi 16 mai. Une journée dont ses dirigeants se souviendront avec émotion et fierté. Son président, le Grec Spyros Capralos, a signé à Rome un accord de partenariat avec Istanbul. Il confirme sur le papier que la ville turque organisera en 2027 la quatrième édition des Jeux européens.
A trois ans et une poignée de semaines de l’échéance, l’EOC a donc sécurisé une ville-hôte pour un événement jugé à sa naissance, en 2015, comme une pièce en trop dans le décor déjà bien chargé du mouvement olympique. Pas n’importe laquelle : Istanbul, mégalopole de plus de 15 millions d’habitants posée comme un trait d’union entre l’Europe et l’Asie, maintes fois candidate à l’accueil des Jeux olympiques.
En d’autres temps, personne n’aurait crié au miracle. Mais l’époque n’est pas à l’abondance pour les événements multisports. Les Jeux du Commonwealth peuvent en témoigner, pour n’avoir toujours pas déniché de pays-hôte pour l’édition 2026.
Avec cette prise, les comités olympiques européens s’évitent le pire : la page blanche. Istanbul succèdera en 2027 à Bakou (2015), Minsk (2019), et Cracovie et la région polonaise de Malopolska (2023).
L’assemblée générale de l’EOC entérinera définitivement, le mois prochain, l’attribution à la Turquie de l’événement continental. Elle pourra alors commencer à discuter avec « plusieurs villes » intéressées par l’édition 2031, a laissé entendre Spyros Capralos lors d’un point presse avec les médias, jeudi 16 mai. Prudent, le Grec n’en a cité aucune.
Istanbul, donc. Pas le plus mauvais choix, notamment en termes économiques. Spyros Capralos l’a souligné : le marché turc présente un profil intéressant. Les partenaires nationaux s’annoncent plus nombreux, au moins sur le papier, que pour Bakou 2015 ou Minsk 2019.
Pour le reste, les questions demeurent plus nombreuses que les réponses. La date, d’abord. « Traditionnellement, les Jeux européens se déroulent pendant les dix derniers jours du mois de juin », a rappelé Spyros Capralos, suggérant que l’édition 2027 respecterait cette règle, mais sans en dire beaucoup plus.
Le programme ? Flou, lui aussi. Le dirigeant grec a assuré que « de plus en plus de sports veulent rejoindre les Jeux européens », mais sans se risquer à en dresser la liste. Tout juste a-t-il annoncé sa rencontre la semaine prochaine à Budapest avec les dirigeants de la gymnastique européenne, désireux selon lui de « revenir » dans le programme.
« Nous ne voulons pas augmenter le nombre de sports, pour éviter le gigantisme, a expliqué le président de l’EOC. Et nous devons tenir compte des souhaits de la Turquie, qui voudra sans doute choisir des disciplines populaires auprès du public. Rien n’est fermé. Nous allons commencer à négocier. »
Même souplesse pour la carte des sites. Dans leur dossier, les Turcs avaient annoncé leur intention de suivre la tendance du moment en utilisant uniquement des sites existants ou des constructions temporaires. L’EOC avait apprécié, certaine de recevoir les félicitations du CIO. Officiellement, la donne n’a pas changé. Mais Spyros Capralos a nuancé, en réponse à une question de FrancsJeux : « Nous ne demanderons jamais à une ville-hôte de construire de nouveaux équipements, mais si une municipalité souhaite profiter des Jeux pour se doter d’infrastructures qui lui seront utiles, nous n’allons pas l’en empêcher. »
A trois ans de l’événement, le dossier Istanbul 2027 semble encore très vague. Mais l’essentiel est ailleurs : les Jeux européens ont assuré leur avenir à court terme. Le reste se réglera plus tard.