Menace de gros temps sur les Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026. Les locaux du comité d’organisation – la Fondation Milano-Cortina 2026 – ont été l’objet mardi 21 mai d’une perquisition menée par la police financière italienne. En cause, des soupçons de malversation dans l’attribution de certains contrats de partenariat.
Selon plusieurs médias italiens et l’agence Associated Press, la Guardia di Finanza de Milan a perquisitionné le siège du comité d’organisation, où ses agents se sont livrés à des recherches informatiques et saisi des documents. Ils recherchaient notamment des données sur les contrats de partenariat signés à l’époque où le poste de directeur général de Milan-Cortina 2026 était occupé par Vincenzo Novari (photo ci-dessus), parti en 2022.
« Les vérifications en cours visent les procédures utilisées pour la sélection des fournisseurs technologiques et des sponsors, ainsi que l’embauche d’employés par la fondation, ont précisé les procureurs de Milan dans un communiqué. Aucun dirigeant ou employé actuel de la fondation ne fait l’objet d’une enquête. »
Selon les mêmes sources, la police financière italienne a également effectué des perquisitions dans les bureaux d’une société privée, basée à Orvieto, qui avait obtenu un contrat pour développer des services numériques pour les Jeux d’hiver en 2026. Les policiers se seraient également rendus dans un bureau de l’agence Deloitte, aujourd’hui en charge de la poursuite de ce contrat avec le comité d’organisation des prochains Jeux d’hiver.
L’opération menée mardi 21 mai s’inscrit dans le cadre d’une enquête menée par le parquet de Milan sur des soupçons de corruption et trucage d’appels d’offres. Elle porte principalement sur l’attribution de l’important marché des services numériques et de la sécurité informatique de la Fondation Milan-Cortina 2026. Les faits concerneraient une période d’une année, entre mars 2020 et mars 2021.
Leurs noms n’ont pas été cités par la justice italienne, mais trois personnes seraient dans le viseur des enquêteurs. En tête de liste, Vincenzo Novari, l’ancien directeur général du comité d’organisation.
Un autre ancien cadre de la Fondation Milan-Cortina 2026 aurait également été mis en examen. Enfin, l’enquête porte sur un troisième homme, l’ex représentant légal de la société Quibyt (anciennement Vetrya), choisie par le comité d’organisation pour le développement des services numériques.
Précision : aucun des trois suspects n’est actuellement lié à la Fondation Milan-Cortina 2026. Vincenzo Novari a quitté son poste de directeur général en 2022. Après une longue période de flottement au comité d’organisation, il a finalement été remplacé en novembre 2022 par Andrea Varnier, toujours aux commandes du navire à moins de deux ans de l’événement.
A ce stade de l’affaire, le comité d’organisation ne semble pas directement menacé. L’enquête concerne deux anciens salariés et un cadre d’une société qui n’est plus liée aux Jeux d’hiver. Et les perquisitions ne sont pas une nouveauté dans l’univers olympique. Le COJO Paris 2024 en a connu son lot. A ce jour, elles n’ont rien donné.
Il n’empêche, les soupçons de malversation autour des Jeux d’hiver 2026 rappellent, sur le fond comme la forme, l’épisode de la corruption aux Jeux de Tokyo 2020. Dans un cas comme dans l’autre, la justice a mis son nez dans les dossiers, pour finalement découvrir que les marchés des Jeux avaient été parfois truqués.
A moins de deux ans de l’échéance, les Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 n’avaient pas besoin d’une telle publicité. En retard sur leur tableau de marche, en froid avec le CIO sur l’affaire de la piste de bobsleigh, luge et skeleton, ils ne peuvent plus se permettre le moindre pas de travers.