Qu’on se le dise : le mouvement olympique ne veut plus choisir. A l’image du CIO et de son double vote Paris 2024/Los Angeles 2028, le premier du genre, les fédérations internationales se mettent à leur tour à préférer l’addition à la soustraction, les vainqueurs multiples aux perdants frustrés.
Réunie pour deux jours en congrès annuel à Reykjavik, en Islande (4 et 5 juin), la Fédération internationale de ski et snowboard (FIS) s’est engouffrée à fond dans la brèche. Au premier jour des débats, mardi, les membres du Conseil étaient invités à se prononcer par vote pour l’attribution des championnats du monde de ski alpin en 2029. L’un des moments les plus attendus du congrès.
Sur la ligne de départ, trois candidatures : Soldeu en Andorre, Val Gardena en Italie, et Narvik en Norvège. Trois postulants européens, dont un seul, Val Gardena, a déjà organisé l’événement, en 1970. A la veille du vote, la rumeur annonçait une bataille serrée entre les projets andorran et italien. Surprise : la station norvégienne de Narvik l’a emporté (photo ci-dessus). Elle a pointé en tête au premier tour de scrutin avec 11 voix, contre 8 à Val Gardena et une seule à Soldeu.
Deuxième surprise : la FIS n’a pas voulu en rester là et renvoyer les deux battus du jour vers la sortie. Un second tour de scrutin a été organisé, cette fois pour l’édition suivante, en 2031. Val Gardena a raflé la mise, récoltant 14 voix contre 6 à Soldeu.
La station de la principauté d’Andorre, dont le dossier avait pourtant été jugé excellent, rate une nouvelle fois le coche. L’Italie s’assure un nouvel événement mondial des sports d’hiver, cinq ans après les Jeux de Milan-Cortina 2026. En attendant, peut-être, de décrocher également l’organisation des Jeux d’hiver de la Jeunesse en 2028.
Pour rappel, les deux prochaines éditions des championnats du monde de ski alpin, attribuées plus tôt par la FIS, auront lieu en 2025 à Saalbach, en Autriche, puis deux ans plus tard à Crans-Montana, en Suisse.
Un double vote, donc. Très tendance. L’instance a suivi l’exemple du CIO. Elle a fait deux vainqueurs et un seul déçu. Toujours bon à prendre.
Pour le reste, le choix était plus restreint. Seule candidate en lice, la Chine a décroché l’accueil des championnats du monde de ski freestyle et snowboard en 2029. Une première. Les compétitions se dérouleront dans la station de Zhangjiakou, utilisée pour les Jeux d’hiver de Pékin en 2022. L’héritage, déjà. Le CIO appréciera.
Egalement sans concurrence, le dossier de Planica, en Slovénie, a été retenu pour les Mondiaux de vol à ski en 2028. La station française de Tignes, de son côté, a été choisie pour organiser en 2027 les championnats du monde de para ski alpin, un événement passé sous la tutelle de la FIS.
En revanche, l’instance n’a pas pu trancher la question des championnats du monde de ski nordique en 2029. Ils semblaient promis à une habituée, la ville finlandaise de Lahti. Mais la FIS a estimé que son projet n’était pas encore tout à fait prêt. Un délai de 30 jours lui a été accordé pour corriger les zones d’ombre.
Autre report, peu attendu : l’attribution de la première édition des Jeux de la FIS (FIS Games), la nouvelle trouvaille de l’instance internationale, sorte du super championnat du monde réunissant toutes les disciplines et étiré sur 16 jours. Prévue en 2028, elle figurait à l’ordre du jour du congrès de Reykjavik. Mais la FIS a repoussé la décision, en accord avec la Fédération suisse de ski et l’équipe de candidature de Saint-Moritz et de la vallée de l’Engadine. Patience.