La surprise du chef. A un peu plus de 40 jours de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, le CIO a fait sensation, en fin de semaine passée, en annonçant la création prochaine des Jeux olympiques des sports électroniques. Thomas Bach en a fait l’annonce lui-même, en conférence de presse, au dernier jour de la réunion à Lausanne de la commission exécutive.
L’idée n’est pas complètement nouvelle. Le président du CIO l’avait évoquée en fin d’année passée, à Mumbai, à l’occasion de son discours d’ouverture de la dernière session. Mais il était difficile d’imaginer que l’instance allait lui donner une dimension plus concrète à quelques semaines seulement des Jeux de Paris 2024.
Les Jeux olympique de l’eSport, donc. Une nouvelle avancée du CIO, la plus spectaculaire à ce jour, sur un terrain où personne ne l’attendait. Et, avouons-le, où il peine encore à se faire une vraie place. Quand, où, comment, quoi ? Tentatives de réponses.
Thomas Bach l’a précisé, mais sans réellement s’étendre sur les détails : les Jeux olympiques de l’eSport ne seront pas seulement une nouvelle façon, plus traditionnelle, de nommer les Séries olympiques des sports électroniques, organisées en juin dernier à Singapour. Ils seront plus grands, a annoncé le dirigeant allemand. Plus grands et plus forts. « En terme de programmes et de participation », a-t-il expliqué.
Thomas Bach a précisé que l’événement serait ouvert à trois grandes familles de jeux vidéo : les sports virtuels, comme le cyclisme ou l’aviron, impliquant une activité physique en mode virtuel ; les jeux de simulation sportive, comme NBA 2K ; et enfin les « e-games traditionnels », pour reprendre l’expression de Thomas Bach, c’est-à-dire les jeux vidéo non sportifs.
Comment ? Déterminé à ne pas tout mélanger, le CIO a expliqué que sa nouvelle création serait mise en musique et supervisée par une entité indépendante du département des Jeux olympiques. « Les Jeux olympiques des sports électroniques auront leur propre structure, sur le plan organisationnel et commercial », a précisé Thomas Bach. Les partenaires mondiaux du CIO, regroupés au sein du programme TOP, ne devraient donc pas en être. A moins de remettre au pot. Malin.
Cette nouvelle structure, Thomas Bach l’a justifiée par la réalité des sports électroniques dans le mouvement olympique. « A l’heure actuelle, moins d’un tiers des comités nationaux olympiques sont engagés dans l’eSport », a-t-il reconnu. Difficile, donc, de faire avancer le projet en reproduisant le mode opérationnel des Jeux d’été et d’hiver.
Enfin, où et quand ? Mystère. Interrogé en conférence de presse sur le lieu et la date de la première édition, Thomas Bach a botté en touche. Tout juste a-t-il concédé que le le CIO était « en discussion avec un hôte potentiel ». Il pourrait bien être asiatique (Japon, Corée, Chine, Singapour). Avec un lancement dès l’an prochain dans le scénario le plus optimiste, mais plus sûrement en 2026.