Un village pour les athlètes et par les athlètes. Telle est, en substance, la promesse du COJO Paris 2024 aux délégations qui prendront leurs quartiers dans la capitale française pour les Jeux olympiques puis paralympiques. Les organisateurs français, jamais en manque de superlatifs, annoncent l’inédit et l’inégalé pour le village des athlètes. Une habitude.
Crédible ? La suite répondra. Mais à un mois et quelques poignées de jours de l’ouverture des Jeux olympiques, le tableau présente bien. Le COJO a en dévoilé les détails aux médias, à la façon d’une visite guidée à distance, en images et en chiffres à défaut d’être réelle et pédestre. Une forme de bande-annonce dont voici les grandes lignes.
La genèse, d’abord. Brice Guyart, l’ancien escrimeur entré au COJO comme responsable de la mobilisation des athlètes et du mouvement sportif, l’a expliqué : une équipe de Paris 2024 s’est rendue en 2019 au Forum des athlètes du CIO à Lausanne. L’idée : consulter les olympiens des différentes sports et pays pour découvrir leurs attentes, leurs envies, voire leurs idées, pour le village olympique et paralympique.
« Nous avons distribué 200 questionnaires et réalisé 53 entretiens individuels », rappelle le champion olympique de fleuret individuel aux Jeux d’Athènes en 2004. Au retour de Lausanne, l’équipe parisienne épluche les résultats de sa consultation. Toutes les proposition ne sont pas retenues, mais elles servent de base de travail au COJO et à sa commission des athlètes.
Les chiffres, maintenant. Ils en imposent, comme souvent aux Jeux olympiques, où le refus de façade du gigantisme n’empêche jamais de voir toujours un peu plus grand. Pour les Jeux olympiques, où 206 délégations sont attendues, le village comptera 14.250 lits. Pour les Jeux paralympiques, où la participation est un peu plus réduite (182 pays), il en proposera 9.000. Les locataires seront logés dans 3.000 appartements d’une à quatre chambres, pouvant accueillir entre 4 et 8 personnes.
La zone de résidence sera équipée de 345.000 pièces mobilier. Laurent Michaud, son directeur, l’explique : « Nous avons récupéré les clefs le 1er mars. Tous les lits sont aujourd’hui montés. L’aménagement du mobilier est en cours. »
Toujours au rayon chiffres : 8200 ventilateurs, 5535 sofas, 40.000 repas servis quotidiennement au restaurant principal, un espace de 3200 places ouvert nuit et jour sans interruption. Une polyclinique capable d’enchaîner jusqu’à 700 consultations par jour. Pour les Jeux paralympiques, un centre technique où pourront être réalisées 2000 réparations, de la plus basique aux plus sophistiquées. Une gare routière de 55 quais de bus, avec une fréquence allant jusqu’à 150 bus par heure. Un centre de fitness de 3000 m2 équipé de 350 machines. N’en jetez plus.
Les nouveautés, enfin. Déterminé jusqu’à l’obsession à imprimer sa marque dans l’histoire des Jeux, le COJO en a saupoudré le village. Certaines se révèlent assez anecdotiques, comme la présence d’un tatoueur dans la zone internationale, d’une fanfare pour accompagner les moments de célébration, ou encore de cours de yoga proposés aux athlètes et à leur encadrement.
Plus décisive, l’installation dans l’enceinte du village de sites officiels d’entraînement pour sept sports olympiques : pentathlon moderne, handball, escrime, basket-ball, haltérophilie, lutte et breaking.
Inédit, également, l’installation d’un village club, un vaste espace de 800 m2 présenté par le COJO comme un lieu de divertissement, détente et convivialité. Le soir de la cérémonie d’ouverture, vendredi 26 juillet, un grand écran et une offre de restauration permettront aux athlètes n’ayant pas pu, ou voulu, participer à la parade sur la Seine de vivre malgré tout la soirée à distance.
Enfin, le COJO annonce déjà un dispositif de départ des délégations censé éviter l’habituel embouteillage à l’aéroport. Pas moins de 98 banques d’enregistrement sont prévues au sein même du village. Selon les estimations, environ 7.000 athlètes quitteront Paris lundi 12 août, au lendemain de la cérémonie de clôture.