— Publié le 24 juin 2024

Los Angeles 2028 change tout pour démarrer en fanfare

Événements Focus

Leur choix des sports additionnels, dominé par les disciplines par équipes au mépris de la règle des quotas, en avait été une première illustration. Leur nouveau « plan directeur des sites » enfonce le clou : les Américains font à peu près tout ce qu’ils veulent pour les Jeux de Los Angeles 2028. Ils tordent le cou aux usages, aux règles et à la tradition. Avec la bénédiction, et même les applaudissements, du CIO et des fédérations internationales.

Pour les sports additionnels – flag football, lacrosse, cricket, baseball/softball et squash – Los Angeles 2028 a envoyé valser la règle des 10.500 athlètes aux Jeux olympiques que Paris 2024 avait respectée à la lettre. Avec son plan directeur, les Californiens vont plus loin encore. Ils réécrivent le programme sportif et leur propre dossier de candidature.

Les changements sont de taille. Ils concernent un grand nombre de sports, à plus ou moindre grande échelle. Tous ont déjà été approuvés par les fédérations internationales et validés par la commission exécutive du CIO.

En tête de liste, une permutation de la natation et de l’athlétisme dans le calendrier des compétitions. Les nageurs basculent en deuxième semaine, les athlètes sont avancés en première. Une révolution, pas moins. Une première depuis les Jeux de Mexico en 1968.

Casey Wassermann, le président de LA 2028, l’a expliqué sans langue de bois : « L’athlétisme est notre événement phare. Nous allons donc commencer en fanfare. » Il fallait oser. A l’indice de l’audace, les Californiens ne se connaissent pas de rivaux.

Mais la raison n’est pas seulement liée au spectacle. Elle se révèle aussi plus logistique. LA 2028 a en effet prévu d’organiser la cérémonie d’ouverture puis les épreuves de natation au SoFi Stadium, le stade de football américain où se produisent les Rams et les Chargers en NFL. Sa capacité sera maintenue à 70.000 places pour l’ouverture, avant d’être réduite à 38.000 personnes pour la natation, disputée dans une structure temporaire. Les Américains n’auront pas trop d’une semaine pour réussir la transition.

Comme aux Jeux de Los Angeles en 1984, l’athlétisme se déroulera au Memorial Coliseum de Los Angeles, récemment rénové. Mais il faudra l’équiper d’une nouvelle piste d’athlétisme. L’ancienne, utilisée pour les derniers Jeux en Californie, a été détruite par un tremblement de terre en 1994.

Autre changement d’importance : le canoë-kayak en eau vive (slalom et kayak cross) quitte la Californie. Il est déplacé à Oklahoma City, dans l’Etat du même nom. Les compétitions se dérouleront sur une rivière déjà existante, régulièrement utilisée pour des compétitions internationales. Le softball suit le même trajet, délocalisé lui aussi dans l’Oklahoma.

Pour le reste, le nouveau plan directeur de Los Angeles 2028 ne craint pas le gigantisme. La gymnastique hérite de la Downtown LA Arena, une enceinte récemment rénovée, terrain de jeu habituel des Lakers en NBA, des Kings en NHL et des Sparks en WNBA. Classe.

Le basket-ball ne sera pas mal loti non plus en récupérant la nouvelle perle du sport à Los Angeles, la future salle des Clippers à Inglewood.

Les sports urbains – BMX freestyle et race, skateboard park et street – iront à Sepulveda, dans la vallée de San Fernando, où sont également prévues les épreuves olympiques et paralympiques de tir à l’arc.

La ville de Long Beach accueillera les compétitions de natation artistique et de para-natation, ainsi que plusieurs autres sports qui seront annoncés à une date ultérieure.

Les sports équestres déménagent eux aussi. Initialement prévus dans la zone de loisirs du barrage de Sepulveda, ils se tiendront finalement dans une installation existante à Temecula. Même sort pour le tir, qui abandonne Sepulveda mais sans connaître son point de chute. Il n’a pas encore été choisi. Tout juste sait-on que les compétitions se dérouleront dans l’un des deux clubs de tir de la Californie du Sud.

Casey Wassermann et le comité d’organisation ont fait leurs comptes : en jouant ainsi avec le programme et avec la carte des sites, ils économisent plus de 150 millions de dollars et peuvent « engranger de nouvelles recettes. » Le message a le mérite de la clarté. Il est de ceux que le CIO aime entendre.