La liste s’allonge. Mais elle reste courte et manque encore sérieusement d’épaisseur. A moins d’un mois de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, et trois semaines de celle du village des athlètes, le CIO a publié jeudi 27 juin une nouvelle version – la deuxième – de sa sélection des athlètes individuels neutres (AIN) portant un passeport russe ou biélorusse.
Dans sa première mouture, dévoilée samedi 15 juin, le contingent comptait 14 Russes et 11 Biélorusses. Vingt-cinq futurs AIN, donc. Une liste d’invités ayant tous passé l’examen de leur dossier par la commission d’experts du CIO. Mais, précision, le CIO ignorait alors lesquels d’entre eux répondraient favorablement à l’invitation et feraient le voyage vers Paris, et lesquels déclineraient.
La deuxième liste publiée par le CIO étoffe les effectifs. C’était prévu. Elle précise également la position des athlètes russes et biélorusses invités aux Jeux de Paris 2024.
A moins de 30 jours de l’ouverture, la délégation des athlètes neutres compte désormais 39 noms : 22 Russes et 17 Biélorusses. Aux sports figurant dans la première liste – cyclisme, lutte, haltérophilie, trampoline – le CIO en a ajouté trois : aviron, tir et tennis.
En aviron, les rameurs neutres risquent de passer très inaperçu sur le plan d’eau de Vaires-sur-Marne. Le CIO n’a accepté aucun Russe. Il a invité deux Biélorusses, un homme et une femme, engagés l’un comme l’autre dans l’épreuve du skiff. Maigrichon.
Situation très comparable en tir. Le CIO explique que la Russie n’avait obtenu aucune place de qualification. La Biélorussie, en revanche, en avait décroché trois. Mais les tireurs biélorusse seront seulement deux aux Jeux de Paris 2024. Deux femmes : Darya Chuprys et Aliaksandra Piatrova.
En tennis, en revanche, la neutralité s’annonce plus visible sur les courts de Roland-Garros. Pas moins de huit Russes ont été déclarés éligibles, dont deux sérieux candidats au podium en simple messieurs : Daniil Medvedev et Andrey Rublev, actuels numéros 5 et 6 mondiaux. Côté biélorusse, l’instance a retenu deux joueuses, deux stars du circuit : Aryna Sabalenka et Victoria Azarenka. Du lourd. Mais la première des deux, numéro 16 mondiale, a déjà annoncé sa décision de renoncer aux Jeux olympiques.
Pour les autres, il faudra attendre. Mais il semble déjà acquis que tous les joueurs russes invités par le CIO ne feront pas le voyage vers Paris. Le président de la Fédération russe de tennis, Shamil Tarpishchev, par ailleurs membre de l’instance olympique, a annoncé que trois d’entre eux, Andrey Rublev, Karen Khachanov et Liudmila Samsonova, ne disputeront pas les Jeux olympiques.
Voilà pour les invités. Les refus, maintenant. A ce stade, ils restent minoritaires. Côté russe, le cycliste Aleksandr Vlasov a décliné l’invitation. Il a invoqué des raisons physiques et liées au calendrier, se gardant bien de s’aventurer sur le terrain politique. La lutteuse Veronika Chumikova a également annoncé qu’elle ne viendrait pas. Cinq Biélorusses ont aussi refusé l’invitation du CIO. Ils sont tous lutteurs.
Dans le camp d’en face, 18 athlètes éligibles au statut de neutralité ont confirmé leur présence : trois cyclistes, trois spécialistes du trampoline, deux haltérophiles et dix lutteurs. Les deux rameurs et les deux tireurs biélorusses n’ont pas encore fait connaître leur décision. Normal : ils viennent tout juste d’être retenus.
Combien seront-ils, à l’heure de la fermeture des listes d’engagés ? Difficile de se prononcer avec précision. Mais avec l’absence des sports collectifs et des épreuves par équipes, par décision du CIO, et de l’athlétisme par celle de World Athletics, il serait surprenant que la délégation des athlètes neutres dépasse une cinquantaine de noms, Russes et Biélorusses confondus.
Aux Jeux de Tokyo 2020, le Comité olympique de Russe avait envoyé 330 athlètes. La Biélorussie en avaient engagé 104 sous ses propres couleurs.