L’exercice devient désormais presque quotidien. Mais il approche du point final. A un peu plus de trois semaines de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, et seulement quatre jours de la clôture des inscriptions, le CIO a publié mercredi 3 juillet une nouvelle version de la liste des athlètes individuels neutres (AIN), portant un passeport russe ou biélorusse, invités à participer aux épreuves olympiques.
La nouvelle mouture ajoute un seul sport. Maigrichon. Mais il était très attendu. Le CIO dévoile en effet le résultat des travaux de son équipe d’experts concernant la natation. Les invités russes et biélorusses n’y sont pas légion. Ils se comptent, les deux pays confondus, sur les doigts d’une seule main.
Côté russe, le CIO a accepté un seul nageur. Son nom : Evgenii Somov (photo ci-dessus). Un spécialiste de la brasse, médaillé d’or sur 200 m brasse aux championnats d’Europe juniors en 2017. Pas vraiment le profil d’un candidat au podium. Le CIO précise dans sa communication qu’il a été le seul nageur russe à décrocher un quota de qualification.
Pour la Biélorussie, ils ont été trois à passer entre les mailles du filet tendu par World Aquatics et par le CIO. Deux femmes – Alina Zmushka et Anastasiya Shkrurda – et un homme – Ilya Shymanovich. Ils avaient été les seuls à réussir les minima de qualification. Ils ont tous les trois été déclarés éligibles.
Feront-ils le voyage ? Dans le cas d’Evgenii Somov, la réponse est positive. Le nageur russe l’a écrit sur son compte Instagram : « J’ai le plaisir d’annoncer que j’ai obtenu le statut d’INA, ce qui me permet de participer aux Jeux olympiques de 2024 à Paris ! Encerclez le 27 juillet sur vos calendriers pour le 1BR – ça va être amusant ! Au plaisir de vous y voir. »
Pourquoi lui et pas les autres ? Facile : Evgenii Somov avait été le seul nageur russe, avec Yulia Efimova, la triple médaillée olympique en brasse (Londres 2012 et Rio 2016), déclaré éligible au statut de neutralité par World Aquatics. Tous les autres grands noms de la natation russe avaient été recalés par l’instance internationale avant même de pouvoir soumettre leur dossier au CIO.
Installé aux Etats-Unis, à Albany en Californie, après avoir été étudiant à l’université de Louisville entre 2017 et 2022, Evgenii Somov a pu participer à des compétitions américaines et réussir le temps de qualification sur 100 m brasse exigé par World Aquatics. Yulia Efimova, de son côté, en a longtemps été empêchée, faute de disposer d’un visa pour aller nager à l’étranger. Elle a tenté une dernière fois sa chance à la fin du mois de juin aux championnats nationaux des Bahamas, mais sans parvenir à descendre sous le temps de qualification.
A moins d’une semaine de la date limite des engagements, il est désormais acquis que la Russie comptera un seul représentant dans les deux premiers sports olympiques, la natation et l’athlétisme. Pour le reste, les contours de sa délégation restent flous, les athlètes invités par le CIO n’ayant pas tous répondu en indiquant leur position.
En revanche, la Russie sera bien représentée en judo. Dans son avant-dernière liste, le CIO lui avait accordé quatre places, pour deux hommes et deux femmes. Mais la fédération russe avait assuré que les judokas invités ne se rendraient pas en France. « Dans cette situation, le Présidium de la Fédération russe de judo a pris une décision unanime : l’équipe nationale russe de judo n’acceptera pas de conditions humiliantes et ne participera pas aux Jeux de Paris avec la composition proposée par les responsables du Comité international olympique », avait indiqué l’instance.
Depuis, il semble que l’unanimité autour d’un renoncement ait volé en éclats. Le CIO l’indique dans la dernière version de sa liste des AIN : Makhmadbek Makhmadbekov, retenu en moins de 73 kilos, vainqueur en 2023 du Grand Slam d’Astana, 7ème aux derniers championnats du monde, a accepté l’invitation.