Un rituel. Une habitude. Tous les ans, à la même époque, l’agence Burson (anciennement BCW) dévoile le classement mondial des villes sportives. Une liste de 100 métropoles, sur les cinq continents, classées selon leur association avec le sport et ses événements.
La cuvée 2024 vient de sortir. A moins de deux semaines de l’ouverture des Jeux de Paris 2024. Le timing est bien choisi, puisque la capitale française pointe en tête, comme l’an passé. En 2023, sa première place avait pu sembler un rien prématurée. Cette année, elle sonne comme une évidence.
Un rang derrière, Los Angeles. La ville californienne occupait déjà la même position l’an passé. Nul besoin de lire l’avenir dans les astres pour deviner qu’elle grimpera bientôt d’un rang pour s’installer en tête, l’an prochain ou dans les trois ans la séparant de l’accueil des Jeux d’été en 2028.
New York continue sa progression. Cinquième en 2022, 4ème l’an passé, elle monte cette année sur le podium. Une position plutôt flatteuse pour une ville par ailleurs plutôt absente du calendrier des grands événements sportifs internationaux.
Londres, une habituée du podium (3ème en 2022 et 2023), en est chassée. Elle pointe au 4ème rang. Mais sa présence dans le top 5 démontre que l’héritage des Jeux en 2012 reste palpable.
Madrid, classée au 6ème rang ces deux dernières années, grimpe d’une place et intègre le top 5. Lausanne, bloquée à la 9ème place en 2022 et 2023, s’offre un joli bond en avant pour s’installer à la 6ème place. La capitale olympique n’a sans doute jamais autant mérité son statut.
Pour le reste, que faut-il retenir d’une étude réalisée en consultant plus de 300 journalistes un peu partout dans le monde, des experts de l’industrie du sport et un solide bataillon de présidents et secrétaires généraux de fédérations internationales ? Beaucoup de choses.
Première leçon : les Jeux, ça paye. Paris et Los Angeles, le duo de tête du classement, en sont l’illustration. Mais les effets olympiques peuvent rapidement s’estomper. Tokyo, la dernière ville-hôte des Jeux d’été, a glissé en deux ans de la 1ère à la 13ème place. Elle organisera pourtant l’an prochain les championnats du monde d’athlétisme.
Même chose pour le Mondial de football. L’événement peut rapporter gros, mais son impact s’effiloche sans tarder une fois les stades vidés de leur public. Doha a perdu 23 places d’un classement à l’autre, pour figurer aujourd’hui au 34ème rang, moins de deux ans après la Coupe du Monde 2022.
Autre leçon : les villes américaines restent étroitement associées au sport, sans pour autant en recevoir les événements majeurs. Elles sont six dans le top 15 du classement établi par Burson : Los Angeles (2ème), New York (3), Miami (9), Washington (10), Chicago (12), Las Vegas (15). A l’évidence, elles le doivent à leurs franchises dans les sports collectifs professionnels. L’enquête suggère notamment que l’arrivée de Lionel Messi à l’Inter Miami, en MLS, pourrait expliquer la progression de la ville, passée en une année de la 16ème à la 9ème place.
La prochaine métropole américaine à se mêler à la lutte en tête du classement pourrait bien être Salt Lake City. La capitale de l’Utah a gagné 30 places, la plus forte profession du classement, pour s’installer au 33ème rang. L’attribution des Jeux d’hiver en 2034, qui sera votée par la session du CIO mercredi 24 juillet à Paris, devrait encore l’aspirer vers les hauteurs.
A retenir, également :
Dakar, la première ville africaine du classement, pointe modestement au 73ème rang. Mais l’accueil des Jeux olympiques de la Jeunesse en 2026 la fera grimper vers une position nettement plus flatteuse, sans doute dès l’an prochain.
Riyad, capitale d’une Arabie saoudite à la présence et l’influence grandissantes dans le mouvement sportif international, grimpe encore. Soixante-cinquième l’an passé pour son entrée dans le classement, elle figure au 42ème rang. Elle ira plus haut, beaucoup plus haut.
Les cinq dernières villes du classement – Varsovie, Helsinki, Kuala Lumpur, Tampere et PyeongChang – quitteront le classement l’an prochain. Un sort qui peut sembler injuste pour PyeongChang, où s’est déroulée une partie des épreuves des Jeux d’hiver de la Jeunesse de Gangwon en début d’année.
Elles seront remplacées dans l’édition 2025 par cinq nouvelles venues : Bruxelles, Tampa, Monaco, Lyon et Perth.