L’exercice est peu fréquent, mais il en dit long sur l’ambiance qui règne en coulisses aux Jeux de Paris 2024 : Thomas Bach s’est présenté face aux médias, samedi 3 août, en milieu de matinée. Le président du CIO n’y était contraint ni par les usages ni par les circonstances. Il se réserve le plus souvent pour une conférence de presse de clôture, à la veille ou le jour du baissé de rideau. L’occasion de tirer le bilan et exprimer ses impressions de patron de l’institution.
A Paris, pourtant, Thomas Bach a bousculé les habitudes par une visite d’une heure au centre principal de presse, au 3ème étage du Palais des Congrès. L’occasion : un point d’étape, pour reprendre une expression chère au COJO Paris 2024. Un briefing à mi-parcours, partagé avec Tony Estanguet, le président du comité d’organisation.
Que faut-il en retenir ? Un jeu de mots, une avalanche de louanges, et un rappel que la réussite des Jeux de Paris 2024 doit aussi beaucoup au CIO.
Le jeu de mots, d’abord. Au moment des « remarques préliminaires », Thomas Bach a détaché les yeux de ses notes pour le suggérer : « Nous vivons pour l’instant des Jeux olympiques sensationnels. J’oserais même dire Seine sensationnels. » Le président du CIO l’a prononcé en anglais, fier de son effet et de son trait d’humour. Coup de chance, la formule se comprend aussi bien en anglais qu’en français, les deux langues officielles du mouvement olympique.
Plus sérieusement, Thomas Bach a sifflé la mi-temps des Jeux de Paris 2024 sans laisser s’installer le moindre doute : jusqu’ici tout va bien. Et même beaucoup mieux que bien. « La France est tombée complètement amoureuse des Jeux olympiques, a-t-il souligné. Je veux féliciter Tony (Estanguet) et toute son équipe. Leur slogan, « Ouvrons grand les Jeux », ne pourrait pas être mieux trouvé. Le triathlon a été sensationnel. Quant l’escrime, mon sport, il se dit déjà qu’on ne pourra plus dire avoir vu de l’escrime si on ne l’a pas vue au Grand Palais. »
Tout roule, donc. A fond, sans écart de conduite. Mais le président du CIO l’a fait remarquer en se tournant vers Tony Estanguet, assis à sa droite face aux médias : « Tony et moi savons, pour avoir été olympiens, que la compétition n’est jamais gagnée avant la dernière seconde. Nous en sommes à la mi-temps. On fera le bilan à l’issue du dernier jour. Mais nous sommes confiants. Tout est en place pour que ces Jeux soient ceux d’une nouvelle ère ».
En attendant le point final, le CIO a fait ses comptes : l’audience des Jeux de Paris 2024 fait déjà exposer tous les records. A la télévision et pour le digital : 8,5 milliards de vues sur les médias sociaux du CIO, 83,3 % de parts de marché sur France Télévisions pour la cérémonie d’ouverture, 82,7 % de la population japonaise ayant suivi les compétitions. Thomas Bach l’annonce : « Nous sommes sur la bonne voie pour que plus de la moitié de la population mondiale ait regardé au moins une fois les Jeux de Paris 2024. »
Thomas Bach l’a dit et répété : le crédit en revient au comité d’organisation, à ses équipes et à ses volontaires. Mais, attention, le CIO ne doit pas être oublié à l’heure de composer le tableau d’honneur. Sa part du travail compte aussi, au moins pour une autre réussite des Jeux à la française : le niveau et la qualité des compétitions.
« Je ne crois pas avoir déjà vu aux Jeux olympiques des épreuves aussi proches et serrées, a reconnu Thomas Bach. Nous le devons au travail de la Solidarité olympique, dont nous avons décidé lors de la dernière session d’augmenter encore le budget, pour le porter à 650 millions de dollars. Nous sommes là aussi sur la bonne voie. » Le CIO est satisfait, de l’organisation mais aussi de lui-même. Pas le moindre mérite du COJO Paris 2024.