Bel endroit. Immense, fastueux et festif. Et surtout parfaitement choisi pour le sujet. A l’initiative de l’Association francophone de comités nationaux olympiques (AFCNO), le Club France a accueilli en fin de semaine passée un événement consacré à la francophonie sportive. Une forme d’évidence à l’occasion des premiers Jeux olympiques d’été organisés dans l’espace francophone depuis Montréal 1976.
Au programme, deux tables rondes aux thématiques différentes. La première s’est penchée pendant plus d’une heure sur les grands événements sportifs dans le monde francophone. La deuxième a traité le sujet du sport comme vecteur de lien et de solidarité dans l’espace francophone. Que faut-il en retenir ? FrancsJeux donne la parole à quatre des intervenants, tous acteurs majeurs d’une francophonie sportive toujours plus déterminée à peser dans le mouvement olympique.
Zeina Mina, directrice du Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF) : « Après une édition des Jeux de la Francophonie l’an passé à Kinshasa réussie mais difficile, reportée à deux reprises, nous espérons une plus grande stabilité en Arménie au niveau du comité national olympique pour les Jeux 2027 à Erevan. Nous avons l’ambition d’en faire un événement éco-responsable. Pour cela, nous allons mettre en place au mois de novembre un atelier de formation pour susciter des projets éco-citoyens. Nous voulons aussi renforcer les règlements des épreuves culturelles, comme nous l’avons fait pour les compétitions sportives, et nous ouvrir aux nouvelles technologies. Il est également très important de pouvoir relever le niveau de participation. Pour cela, nous demanderons aux comités nationaux olympiques de désigner un référent dans chacune des fédérations sportives concernées. »
Bernard Amsalem, président de l’Association des fédérations francophones d’athlétisme : « Notre association a été créée il y a une dizaine d’années, avec l’objectif de favoriser la solidarité entre les pays francophones dans le domaine de l’athlétisme, par des programmes de formation, des stages, l’accueil d’entraîneurs… Il était important de créer du lien. Je crois pouvoir dire que nous l’avons fait. Aujourd’hui, nous passons à la vitesse supérieure en proposant des événements. A partir de l’an prochain, un circuit de compétitions verra le jour dans l’espace francophone, des courses sur route également. Nous allons même organiser le premier championnat d’athlétisme des pays francophones. »
Filomena Fortes, membre du CIO, présidente du comité national olympique du Cap-Vert, vice-présidente de l’AFCNO : « Le mouvement olympique francophone fourmille de bonnes idées et d’initiatives souvent remarquables. Mais il est aujourd’hui parfois difficile de savoir qui fait quoi. Nous pourrions créer une plateforme pour que les pays francophones puissent partager leurs projets et leurs bonnes pratiques. »
Kanaté Ali, président de la Francophonie pongiste internationale : « A Espalion, une commune de l’Aveyron, en France, où est installé le pôle sportif et administratif de notre association, nous avons formé près de 800 entraîneurs au de tennis de table au long de ces dernières années. La formation doit être l’un des piliers d’une francophonie sportive active. Mais il est également fondamental de concrétiser notre présence, notre dynamisme et notre influence par des événements. Nous allons le faire en décembre, à Abidjan, avec l’organisation des championnats francophones de tennis de table de la jeunesse. Ils sont inscrits au calendrier de la fédération internationale (ITTF). Ils seront qualificatifs pour les Jeux olympiques de la Jeunesse 2026 à Dakar. Nous devons aussi plus peser dans les instances internationales. Aux Jeux de Paris 2024, nous avons rencontré les deux candidats à la présidence de l’ITTF. Dans nous discussions avec eux, nous demandons trois places pour des francophones au comité exécutif. Nous en avons une seule aujourd’hui. »