Est-ce la marque d’une histoire plus récente ? Les choses vont vite pour les Jeux paralympiques. Au cérémonial parfois longuet de leur pendant olympique, ils préfèrent la brièveté, voire une certaine forme d’empressement.
La flamme, par exemple. Allumée samedi 24 août en fin de matinée à Stoke Mandeville, en Grande-Bretagne, berceau du mouvement paralympique, elle est entrée en France dès le lendemain par le tunnel sous la Manche. Un relais collectif britannique l’a transmise à mi-chemin entre les deux pays à une équipe française elle aussi venue en nombre, avec pas moins de 24 relayeurs. En tête, l’ancienne escrimeuse en fauteuil Emmanuelle Assmann, ex présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF).
A sa sortie du tunnel à Calais, la flamme s’est démultipliée. Elle n’est désormais plus unique, comme pour les Jeux olympiques, mais découpée en douze versions d’un même flambeau. Elles se rejoindront mercredi 28 août à Paris, pour allumer la vasque lors de la cérémonie d’ouverture. Dans deux jours, donc. Pas de temps à perdre.
Même volonté d’accélérer le pas, sans jamais traîner en route, pour l’IPC et son président, le Brésilien Andrew Parsons. L’instance a dévoilé les chiffres les plus marquants des Jeux paralympiques de Paris 2024. Ils sont à son image. En pleine progression.
Pas moins de 168 délégations participeront aux compétitions. Un record. Elles étaient 164 aux Jeux de Londres 2012 et Tokyo 2020. Le dernier décompte n’est pas encore définitif, mais la participation devrait atteindre, voire légèrement dépasser, les 4.400 athlètes. Un autre record en perspective, supérieur aux 4.393 compétiteurs engagés aux Jeux de Tokyo 2020.
A Paris, 167 comités nationaux paralympiques sont représentés, plus une équipe de huit athlètes réfugiés, et un contingent de 98 athlètes individuels neutres (90 Russes et 8 Biélorusses).
Trois nouveaux pays, l’Érythrée, Kiribati et le Kosovo, font leurs débuts aux Jeux de Paris 2024.
La parité hommes/femmes n’est pas encore parfaite, avec 45 % d’engagées féminines, soit 1.983 compétitrices. Mais elles étaient 1.846 aux Jeux de Tokyo 2020, et moins d’un millier (988) à Sydney en 2000.
Commentaire d’Andrew Parsons : « Avoir 168 délégations aux Jeux paralympiques de Paris 2024 représente une croissance de 24 % par rapport aux 135 nations qui ont participé aux Jeux d’Athènes 2004. Etre désormais aussi proche d’atteindre la parité des sexes, 64 ans seulement après les premiers Jeux paralympiques à Rome en 1960, démontre une progression très rapide. »
En tête de cortège, cinq pays feront le nombre. Annoncée une nouvelle fois favorite pour dominer le tableau des médailles, comme elle le fait à chaque édition depuis Athènes 2004, la Chine a envoyé 282 athlètes (124 hommes et 158 femmes). Deuxième, surprise : le Brésil. Sa délégation compte 255 athlètes (138 hommes et 117 femmes). Pays-hôte, la France suit à distance, avec 237 athlètes (155 hommes et 82 femmes). Pour la première fois dans l’histoire, elle sera représentée dans les 22 sports du programme.
Les États-Unis seront représentés par 220 athlètes, avec une parfaite parité (110 hommes et 110 femmes). La Grande-Bretagne et ses 201 athlètes (109 hommes et 92 femmes) complètent le top 5.
Preuve de la montée en puissance de la participation féminine : pas moins de 15 sports du programme affichent un nombre de femmes plus élevé que trois ans plus tôt aux Jeux de Tokyo.
Sans grande surprise, l’athlétisme pointe en tête des sports les plus représentés, avec 1.135 athlètes engagés dans 164 épreuves à médailles. La natation arrive en deuxième position avec 608 nageurs pour 141 épreuves médailles. Le tennis de table est troisième par le nombre, avec 281 pongistes qui se disputeront les 31 épreuves à médailles.
La billetterie, enfin. Longtemps pressentie comme un sujet d’inquiétude, voire d’angoisse, elle est désormais passée au vert. Le COJO a annoncé en début de weekend avoir dépassé la barre des 1,8 million de billets vendus, avec une courbe toujours pointée vers le haut.
Le cap très symbolique des 2 millions de places achetées ne semble plus hors de portée. Avec une jauge revue à la baisse (2,5 millions), à l’inverse des Jeux olympiques, il resterait alors 500.000 billets disponibles.