Difficile à croire. Et pourtant. Yannis Exarchos, l’imposant patron d’OBS (Olympic Broadcasting Services), l’a rappelé mercredi 28 août en conférence de presse, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture : les premiers Jeux paralympiques diffusés à la télévision remontent à moins d’un quart de siècle. Sydney 2000 pour l’été. Salt Lake City 2002 pour l’hiver.
« A l’époque, seulement quelques heures de couverture, se souvient le Grec. Avec peut-être une douzaine de pays ayant repris les images. » Les chiffres peuvent faire sourire. A Paris, les Jeux paralympiques affichent une couverture médiatique record, la plus large de l’histoire, à des années-lumière des débuts hésitants de Sydney 2000 et Salt Lake City 2002.
John Lisko, le directeur général des droits médias mondiaux de l’IPC, a fait ses comptes : « Pendant les douze jours des Jeux, plus de 225 diffuseurs – TV, numérique, audio – vont couvrir l’événement dans toutes les parties du monde. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux paralympiques, les huit milliards d’habitants de la planète auront la possibilité de voir les Jeux. »
La liste affiche une belle série de poids lourds de l’audiovisuel : NBC aux Etats-Unis, Channel Nine en Australie, présent pour la première fois, NHK au Japon, Channel Four en Grande-Bretagne (Discovery et la BBC couvraient les Jeux olympiques), ASBU pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, TVMS pour l’Afrique sub-saharienne.
Pour le pays-hôte, France Télévisions annonce une présence des Jeux paralympiques 24 heures sur 24, sur ses deux chaînes France 2 et France 3. L’émission quotidienne Quels Jeux, lancée pour les Jeux olympiques, est renouvelée. Un plateau a été installé sur la place de l’Etoile, devant l’Arc de Triomphe où sont accrochés les agitos de l’IPC.
Jamais en retard d’une innovation, l’instance paralympique a signé un accord avec YouTube pour la diffusion de la totalité des 22 sports du programme. Il prévoit un accès gratuit et en direct des compétitions et des deux cérémonies dans 175 territoires, en Asie, Afrique et Amérique. La plateforme proposera également plus de 1.200 clips et temps forts des épreuves sur sa chaîne dédiée.
Aux manettes, OBS. La filiale du CIO en charge de la production des images des Jeux ne remballe plus son matériel après la clôture des Jeux olympiques. A la demande de l’IPC, elle oeuvre aussi sur les paralympiques.
Yannis Exarchos n’en fait pas mystère : son dispositif a été revu à la baisse. Mais il reste solide. L’équipe d’OBS compte 2.500 personnes, venues de 81 pays. Elle est renforcée par 350 étudiants, dont plus de la moitié d’étudiantes, recrutés pour les Jeux comme jeunes professionnels. Au total, 250 caméras sont déployées sur les sites paralympiques, soit 25 % de plus que trois ans plus tôt aux Jeux de Tokyo.
« Nous prévoyons 1.450 heures de couverture, ce qui représente une hausse de 11 % par rapport aux Jeux de Tokyo 2020, explique Yannis Exarchos. Nous avons aussi l’ambition d’interviewer 1.500 athlètes en zone mixte. Pour la première fois, nous allons proposer en direct une partie de l’ensemble des 22 sports du programme. Pour l’athlétisme, par exemple, nous avons ajouté un flux supplémentaire. Nous en aurons trois, un dispositif qui nous permettra de présenter les épreuves comme jamais auparavant. »
A l’IBC, l’imposant centre des médias audiovisuels installé depuis les Jeux olympiques au parc des expositions du Bourget, rien n’a beaucoup changé, assure Yannis Exarchos. « Les équipements restent les mêmes, les services également, avec seulement quelques ajustements », précise-t-il. Mais les couloirs sont moins encombrés. Quatre mille personnes sont accréditées pour les médias audiovisuels. Elles étaient 18.000 aux Jeux olympiques.
Même réduction de la voilure pour le centre principal de la presse écrite et des photographes. Installé au Palais des Congrès de la porte Maillot pour les Jeux olympiques, il a été rapatrié dans les locaux du COJO Paris 2024, l’immeuble Pulse à Saint-Denis.