La course aux Jeux olympiques d’été en 2036 n’est pas encore officiellement lancée. Tout juste a-t-elle ouvert aux postulants sa phase de dialogue. Mais elle s’annonce comme l’une des plus contrastées de l’histoire.
Sans présager de l’avenir, toujours très incertain lorsqu’il est question de candidatures olympiques, la bataille pourrait opposer des projets que tout sépare. A commencer par les dimensions. A un bout de l’échelle, l’Inde, sa population de près de 1,5 milliard d’habitants, son concept XXL. A l’autre, Copenhague, 600.000 habitants au dernier recensement, 2,1 millions en comptant la métropole.
La capitale du Danemark songe à tenter l’aventure. Elle le dit. Elle a même déjà chiffré le coût de la première étape. Les médias nationaux rapportent que la somme très modeste, digne d’un record olympique, de 500.000 couronnes (67.000 euros au cours actuel) a été allouée par les autorités locales dans le budget 2025 à une étude de faisabilité du projet.
Minimaliste. Mais, en même temps, en accord avec les ambitions danoises. Mia Nyegaard, la maire de Copenhague en charge de la Culture et des Loisirs, l’a expliqué : le pays souhaite proposer au CIO les Jeux d’été les plus petits, et les moins coûteux, de l’histoire. Un version low cost d’un événement dont la dernière version, Paris 2024, affiche à date un budget de plus de 4,3 milliards d’euros.
« Il y a quelques années, j’ai lancé l’idée d’organiser au Danemark les Jeux olympiques les plus petits et les plus durables qui soient, a expliqué l’élue dans un communiqué. Nous sommes maintenant en train d’étudier ce que cela nécessitera, et ce sera vraiment passionnant à suivre. »
A ce stade du processus, Copenhague en est encore aux premiers pas. L’idée fait son chemin. Elle devra être affinée par une étude de faisabilité, avant d’envisager un voyage à Lausanne pour entamer le sacro-saint dialogue.
Mais les Danois ont déjà jeté quelques idées sur le papier. Elles ne manquent pas d’audace. Ils réfléchissent à installer le village des athlètes sur des bateaux de croisière stationnés dans le port de Copenhague. Cool. Ils pensent à faire l’économie d’un stade olympique en optant pour une structure temporaire. Elle serait démontée après la fin des Jeux paralympiques.
Surtout, Copenhague veut jouer sur deux tableaux. Prudents, les élus de la capitale travaillent en même temps sur une candidature aux Jeux olympiques en 2036 et sur une autre, encore plus modeste, aux Jeux de la Jeunesse d’été en 2030. Les deux projets ne sont pas forcément incompatibles. Les JOJ en 2030 pourraient même servir de test pour les Jeux en 2036.
Crédible ? Pourquoi pas. A douze ans de l’échéance, la bataille pour les Jeux en 2036 s’annonce comme la plus ouverte de ces dernières décennies, sans favori évident, avec des projets souvent portés par des pays n’ayant encore jamais reçu l’événement (Inde, Indonésie, Qatar, Hongrie, Pologne, Chili, Egypte, Turquie).
Le tableau s’annonce d’autant plus flou qu’elle sera la première sous l’ère d’un nouveau président pour le CIO, Thomas Bach ayant confirmé le mois dernier à Paris sa décision de rendre les clefs de son bureau après la session du mois de mars 2025.
Même incertitude pour les Jeux de la Jeunesse 2030. L’Inde semble déterminée à déposer une candidature, pour préparer le terrain à son projet pour les Jeux en 2036. La Bosnie-Herzégovine est également intéressée. En Asie du sud-est, la Thaïlande, voire le Cambodge, sont aussi sur les rangs.
Précision presque superflue: le Danemark, 5,9 millions d’habitants, n’a jamais organisé d’événement olympique. Il n’a même jamais déposé la moindre candidature.
Mais Sport Event Denmark, l’agence publique en charge des événements sportifs, était partenaire or de SportAccord 2024 au mois d’avril à Birmingham. Et le pays doit organiser deux rendez-vous majeurs au cours du seul premier semestre 2025 : le Mondial masculin de handball au mois de janvier, avec la Norvège et la Croatie, puis le Mondial masculin de hockey sur glace au mois de mai, avec la Suède.