Et de deux. Après Toyota, un deuxième membre du programme TOP, le cercle très fermé des partenaires mondiaux du CIO, appuie sur la touche stop. Comme le premier, il est japonais.
Panasonic Holdings Corp. a annoncé via un communiqué très officiel, mardi 10 septembre, sa décision de quitter le mouvement olympique en mettant fin à son contrat avec le CIO. Le groupe japonais explique avoir convenu avec Lausanne de ne pas prolonger l’accord en cours, prévu pour expirer à la fin de l’année.
Panasonic referme une longue parenthèse ouverte en 1987, une année avant les Jeux d’hiver de Calgary et d’été de Séoul. Son engagement avait été renouvelé à plusieurs reprises au cours des 37 dernières années. En 2014, le groupe japonais l’avait étendu aux Jeux paralympiques.
Dans son communiqué, Panasonic assure continuer à soutenir la philosophie olympique, mais avec une approche différente. L’entreprise basée à Osaka justifie sa décision par sa volonté « d’examiner continuellement la manière dont le partenariat devrait évoluer en fonction de considérations de gestion plus larges. » Difficile de faire plus vague.
Le PDG de Panasonic, Yuki Kusumi, poursuit sur le même ton dans le communiqué : « Au cours des 37 dernières années, nous avons vécu de nombreuses expériences précieuses grâce à ce partenariat et renforcé nos liens avec les amateurs de sport et les athlètes du monde entier. »
A la différence de Toyota, où plusieurs sources internes ont assuré que le contrat avec l’IPC serait maintenu, Panasonic en terminera en fin d’année avec sa présence aux Jeux olympiques mais aussi paralympiques.
Au Japon, la décision du groupe d’électronique n’a pas semblé surprendre les milieux économiques. Les médias rappellent que Panasonic a encore fourni des caméras, des systèmes de sonorisation et des équipements de projection aux Jeux de Paris 2024, mais que sa nouvelle stratégie commerciale l’éloigne désormais du secteur audiovisuel. La décision a même été annoncée en juillet dernier de vendre l’activité de projecteurs à usage commercial. La nouvelle priorité : les batteries pour les véhicules électriques.
Pour le CIO, le coup est rude. En façade, l’instance olympique ne concède aucun embarras. Le futur ex président, Thomas Bach, est même cité dans le communiqué de Panasonic. « Le CIO comprend et respecte pleinement le fait que le groupe Panasonic doive adapter sa stratégie commerciale, explique-t-il. Par conséquent, ce partenariat prend fin de manière respectueuse et amicale ».
Il n’empêche, perdre coup sur coup deux partenaires mondiaux, issus d’un pays majeur du mouvement olympique, n’est jamais une bonne nouvelle. Les noms de Toyota et Panasonic étaient associés depuis très longtemps au CIO et au mouvement olympique. Ils devront être remplacés.
Comment ? Par qui ? Une première annonce pourrait rapidement intervenir. Anne-Sophie Voumard, la directrice du marketing et de la télévision au CIO, a profité d’une conférence de presse aux Jeux de Paris 2024 pour laisser échapper un indice : le prochain gros poisson attiré par Lausanne sera indien. « Il serait naturel pour le CIO d’avoir bientôt un partenaire venu du deuxième marché mondial en termes de population », a-t-elle expliqué.
Anne-Sophie Voumard n’a pas donné de nom, mais celui du groupe Reliance est sur toutes les lèvres. Le conglomérat indien, dont les activités vont de la pétrochimie au commerce de détail en passant par la chimie et le textile, se montre de plus en plus présent dans l’univers olympique. Il a contribué et financé la Maison indienne aux Jeux de Paris 2024, première du genre aux JO. Surtout, Reliance est dirigé par Mukesh Ambani, dont l’épouse Nita Ambani est membre du CIO depuis 2016.
Depuis le retrait forcé de Sapporo de la course aux Jeux d’hiver 2030, le Japon a mis entre parenthèses ses projets d’une nouvelle candidature olympique. L’Inde, de son côté, prépare déjà activement son offensive pour les Jeux d’été en 2036. La roue tourne.