Les Jeux sont finis. Et même bien finis. A Paris, le démontage des sites temporaires a débuté. Il se poursuivra jusqu’à la fin de l’automne. Mais le temps des récompenses et des médailles s’étire encore, comme si la France ne parvenait pas à se résoudre à inscrire le mot fin.
La parade des athlètes, une idée d’Emmanuel Macron mise en musique par le COJO Paris 2024, a réuni samedi 14 septembre plus de 70.000 spectateurs sur les Champs-Élysées et autour de l’Arc de Triomphe. Pas moins de 300 athlètes olympiques et paralympiques français médaillés ont été honorés. Elle a également rendu hommage à tous les Français – volontaires, professionnels et supporteurs – impliqués d’une manière ou d’une autre dans la réussite des Jeux. Cool.
Thomas Bach était de la partie. Le futur ex président du CIO s’est offert l’un de ses derniers bains de foule avant de rendre en juin prochain les clefs de son vaste bureau de la Maison olympique de Lausanne. Le dirigeant allemand en a aussi profité pour se livrer à un exercice dont des années de pratique en ont fait un expert : la distribution de trophées ou de médailles.
Le CIO l’a annoncé le jour même : Thomas Bach a remis samedi 14 septembre, au plus fort de la liesse, la Coupe olympique au peuple français. Pas moins.La Coupe olympique ? La moins connue des distinctions de l’institution aux anneaux a été créée en 1906 par Pierre de Coubertin. Elle est « traditionnellement décernée à des organisations ou des communautés pour leur engagement exceptionnel envers le sport et les valeurs olympiques », explique l’instance.
Pour l’occasion, le CIO a poussé les murs jusqu’à les faire tomber, élargissant la notion de communauté à un peuple tout entier. Soixante-huit millions de Français qui peuvent aujourd’hui se vanter de détenir un fragment d’une coupe inventée par Pierre de Coubertin et décernée par Thomas Bach.
Pragmatique, le dirigeant allemand l’a remise symboliquement à un groupe de quatre volontaires et supporteurs « représentant le peuple français ». Puis il s’est servi de son français toujours impeccable pour s’adresser à la foule avec ces mots : « Le peuple français a été un véritable public olympique. Vous avez embrassé les valeurs olympiques. Vous êtes tombés amoureux des Jeux Olympiques, et nous, nous sommes tombés amoureux de vous tous. Merci la France ! »
Le public français, le CIO l’a félicité et remercié. Le COJO Paris 2024, de son côté, l’a mesuré. Il a mis en chiffres le formidable succès populaire, sur les sites de compétition mais aussi partout ailleurs, des Jeux olympiques et paralympiques. L’exercice aurait pu s’avérer fastidieux. Il s’est révélé très gratifiant.
Tony Estanguet l’a expliqué en fin de semaine passée à l’occasion d’une conférence de presse bilan : les Jeux de Paris 2024 ont vendu très précisément 12.132.647 billets. Un record qui se décompose ainsi : 9.556.792 pour les Jeux olympiques, 2.575.855 pour les paralympiques.
A ces spectateurs payants s’est ajouté un bon million de personnes massées dans les rues de Paris pour suivre gratuitement les courses sur route de cyclisme.
Les autres chiffres étalés devant lui par Tony Estanguet n’atteignent pas tous les mêmes hauteurs vertigineuses, mais la plupart d’entre eux constituent des records, olympiques ou paralympiques.
En athlétisme, les compétitions olympiques ont dépassé au Stade de France la barre encore jamais franchie d’un million de spectateurs. La session du samedi 7 septembre, la dernière des Jeux paralympiques, pointe en tête du classement de l’affluence avec 67.500 spectateurs. Elle constitue un record paralympique, tous sports confondus.
En basket-ball, un record d’Europe féminin a été battu avec plus de 27.000 personnes pour une rencontre du tour préliminaire à Lille. En handball, une affluence de 26.000 spectateurs, également à Lille, a été authentifiée comme un record du monde. En rugby à 7 féminin, la présence de 66.000 fans au Stade de France a été inscrite dans les annales comme un autre record du monde.
En natation, les compétitions paralympiques ont rassemblé 263.000 spectateurs payants. Un record, évidemment.
A la télévision, les Jeux olympiques de Paris 2024 ont été suivis par 60 millions de Français, avec un pic d’audience à 14,5 millions pour la quatrième médaille d’or de Léon Marchand. Pour les Jeux paralympiques, ils ont été 49 millions à allumer leur télévision, dont 5,3 millions pour la finale du cécifoot.
Le digital ? Un carton, naturellement. Plus de 2,6 milliards de vues sur les sites de Paris 2024, 300 millions d’utilisateurs de celui du CIO, Olympics.com.Allez, deux derniers chiffres avant de fermer : 7,5 millions de personnes dans les zones de célébration un peu partout en France, 8 millions de spectateurs le long du parcours de la flamme. N’en jetez plus.