Candidatures

« Vous assisterez très bientôt aux Jeux olympiques en Inde »

— Publié le 23 septembre 2024

Hasard du calendrier ? Peu de chances. En l’espace de quelques poignées d’heures, l’Inde a répété par deux fois, via des canaux très officiels, sa décision de se porter candidate aux Jeux d’été en 2036. Tenter sa chance et, surtout, rafler la mise.

En visite aux Etats-Unis, le Premier ministre Narendra Modi a profité d’une rencontre avec la diaspora indienne au Nassau Coliseum de New York (photo ci-dessus) pour reprendre un refrain entonné près d’une année plus tôt, à l’occasion de la 141ème session du CIO à Mumbai.

« Il y a quelques jours à peine, les Jeux olympiques de Paris 2024 se sont terminés, a-t-il rappelé. Très bientôt, vous assisterez aux Jeux olympiques en Inde également. Nous mettons tout en œuvre pour accueillir les Jeux olympiques de 2036 ».

Jusque-là, rien de très nouveau. Narendra Modi n’en est pas à sa première déclaration publique sur l’ambition olympique de son pays. Après l’avoir exprimée devant les premiers décideurs, les membres du CIO, en octobre dernier à Mumbai, il en a remis une couche le mois dernier, lors de son discours à la nation à l’occasion de la 78ème édition du Jour de l’Indépendance.

« L’Inde rêve d’accueillir les Jeux olympiques de 2036. Nous nous y préparons », a-t-il déclaré depuis les remparts du Fort Rouge à New Delhi, suggérant que l’organisation réussie du dernier G20 avait démontré la capacité du pays à accueillir des événements de grande envergure.

Mais le Premier ministre n’avait encore jamais abordé publiquement la question des Jeux olympiques et paralympiques en dehors du pays. Il a choisi New York et les Etats-Unis, nation-hôte de la prochaine édition. Sans doute pas un hasard.

L’Inde peut-elle l’emporter ? A douze ans de l’événement, la question est encore prématurée. Avant de se pencher sur le dossier, le CIO doit se trouver en mars prochain un nouveau président. Son identité aura très certainement une influence sur le choix par la commission de futur hôte du ou des dossier(s) à conserver pour la poursuite du dialogue.

Mais les Indiens le savent : postuler pour les Jeux doit s’accompagner d’un vaste plan de détection et de préparation de l’élite des sports olympiques. Paris 2024 l’a encore prouvé de façon éclatante : la réussite de l’événement passe par les performances des athlètes du pays hôte.

Seul ennui, mais de taille : l’Inde reste un sans-grande du classement des médailles, malgré les chiffres vertigineux de sa population. A Jeux de Paris 2024, la délégation indienne a remporté seulement six médailles, sans le moindre titre. Avec une médaille d’argent et cinq en bronze, elle s’est glissée au 71ème rang du tableau, entre la Lituanie et la Moldavie.

Décevant. Mais les autorités indiennes entendent bien refaire leur retard. Le ministre des Sports et de la Jeunesse, Mansukh Mandaviya, l’a expliqué lors d’une conférence en fin de semaine passée : la machine est en route.

Un programme national a déjà été lancé. Son nom : Khelo India. Il ambitionne de former les champions de demain, les médaillés olympiques dont l’Inde manque cruellement aujourd’hui. Objectif affiché : réussir une première percée aux Jeux en 2036, en profitant de l’avantage du terrain, puis intégrer le top 5 des nations en 2047. Le chemin semble long.

Le ministre indien l’a détaillé : « Nous avons développé un projet intitulé KIRTI (Khelo India Rising Talent Identification). Il nous a permis d’identifier plus de 100.000 jeunes athlètes talentueux. À partir de ce vivier, nous sélectionnons les plus prometteurs. Ils bénéficient d’une assistance spéciale dans le cadre du programme TOPS (Targeted Olympic Podium Scheme). Si nous obtenons l’organisation des Jeux d’été en 2036, nous espérons terminer dans le top 10 au classement des médailles. »