Candidatures

Pour les Alpes françaises 2030, un retard sans conséquence

— Publié le 1 octobre 2024

La date avait été écrite en toutes lettres. Elle n’est déjà plus d’actualité. Retenue « sous conditions » par la session du CIO comme hôte des Jeux d’hiver en 2030, fin juillet à Paris, la candidature des Alpes françaises devait encore ajouter une pièce à son dossier. La signature par le Premier ministre des garanties financières de l’Etat.

Elle devait arriver à Lausanne au plus tard le 1er octobre. Dernier délai. Dans les heures à venir, donc. Mais selon nos informations, confirmées par plusieurs sources, le CIO devra encore patienter.

Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, a demandé à l’instance olympique un délai de quelques jours. Mobilisé à temps plein par les tractations avec l’Elysée pour la formation, puis l’installation, d’un nouveau gouvernement, le Savoyard manquerait de temps pour se pencher sur le dossier des Alpes françaises.

La journée de ce mardi 1er octobre, soulignée d’un trait épais par Lausanne comme la date limite pour apporter les garanties de l’Etat, ne lui en laissera pas beaucoup. Michel Barnier doit prononcer son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Un premier grand oral devant les députés qui s’annonce houleux.

Le document tant attendu ne sera donc pas envoyé à la date imposée. Il le serait, au mieux, d’ici la fin de la semaine. Vendredi 4 octobre, sans doute. La lettre signée par Matignon devra ensuite être inscrite dans la loi de Finances, puis ratifiée l’an prochain par le Parlement.

Inquiétant ? A ce stade, surement pas. Sur la forme comme sur le fond, le retard des autorités françaises ne remet pas en cause la décision du CIO de confier aux Alpes françaises l’organisation des Jeux d’été en 2030. Il pourrait même être prolongé de plusieurs jours, voire semaines, sans risquer de provoquer un séisme dans le mouvement olympique.

Première raison : le CIO ne dispose pas du moindre plan B. A seulement cinq ans et quatre mois des Jeux d’hiver 2030, l’instance n’a plus le temps de se lancer dans une nouvelle procédure de sélection d’une ville, région ou pays hôte. Salt Lake City ne reculera pas d’une case. La Suisse, retenue pour 2038, encore moins.

Pour Lausanne, les Alpes françaises ne sont pas seulement la meilleure option. Elles sont aussi la seule. Dans un tel contexte, le CIO est prêt à patienter avant de pouvoir glisser dans un tiroir une lettre frappée du sceau de la République françaises dont la nécessité s’est souvent révélée surtout formelle.

Deuxième raison : Michel Barnier. Le CIO le sait : l’ancien co-président, avec Jean-Claude Killy, du comité d’organisation des Jeux d’hiver d’Albertville 1992 était sûrement le plus « olympique » des possibles Premiers ministres. Son choix par Emmanuel Macron, au début du mois dernier, a été accueilli à Lausanne et dans les Alpes françaises comme une excellente nouvelle.

Michel Barnier connaît l’impact de l’événement olympique et paralympique sur une région, pour l’avoir vérifié de l’intérieur à l’époque des Jeux d’Albertville. Il siège à la commission Héritage et Durabilité du CIO, présidée par Albert de Monaco. Il a porté la flamme olympique des Jeux de Paris 2024, à la fin du mois de juin sur le plateau des Glières, lors de son passage en Haute-Savoie. Le CIO n’a aucun doute : il signera la garantie de l’Etat.

Quand ? « Ca n’est pas un sujet », assure le nouveau ministre des Sports, Gil Avérous. Cette semaine, avance-t-il, suggérant que cette signature est acquise et s’apparente à une simple formalité.