La décision ne le concernera plus. Et elle n’est pas pour demain. Mais Thomas Bach, le futur ex président du CIO, semble déterminé à jouer encore un rôle dans le processus de sélection de la ville-hôte des Jeux d’été en 2036.
Présent la semaine passée à Asunción, au Paraguay, pour l’assemblée générale de Panam Sports – l’organisation panaméricaine des sports -, Thomas Bach ne s’est pas contenté de prendre la parole à la tribune et de féliciter le Chilien Neven Ilic de sa réélection pour un nouveau mandat de président. En coulisses, il a également rencontré les représentants des autorités politiques et sportives chiliennes.
Thème de la discussion : la candidature du Chili pour les Jeux olympiques et paralympiques en 2036. Elle n’est pas une nouveauté. Mais selon les échos donnés aux échanges menés dans la capitale du Paraguay, le dossier avance à un bon rythme.
Preuve de la volonté des autorités de mettre toutes les chances de leur côté : le ministre des Sports, Jaime Pizarro, a fait le voyage à Asuncion pour l’assemblée générale de Panam Sports. Il a rencontré Thomas Bach en compagnie du président du Comité olympique chilien (COC), Miguel Ángel Mujica.
Le ministre chilien a confié à un journaliste de l’agence espagnole de presse EFE, présent au Paraguay, la nature des échanges avec le président du CIO. Il a notamment expliqué que le gouvernement était déterminé à accompagner, soutenir et favoriser la candidature aux Jeux en 2036. « L’État apporte sa garantie pour le développement et l’organisation des équipements et pour la coordination », a expliqué Jaime Pizarro.
Toujours selon le ministre chilien des Sports, la phase de dialogue continu pour les Jeux d’été en 2036 s’est poursuivie entre le CIO et les villes candidates en marge des Jeux de Paris 2024. Le Chili en fait partie. Il n’est pas le seul. La Turquie, l’Egypte, le Qatar, la Hongrie, l’Inde et l’Allemagne seraient également dans la course. Mais l’instance olympique, peu tentée par la transparence sur ce sujet, n’a jamais souhaité dévoiler la liste des pays entrés en phase de dialogue.
Sans langue de bois, Jaime Pizzaro a confié à EFE que la décision du CIO serait prise avant les Jeux de Los Angeles 2028. Une nouvelle fois, la ville-hôte sera donc connue avant le délai longtemps gravé dans le marbre de sept avant l’événement. Le ministre chilien a également expliqué que les candidatures en discussion avec le CIO allaient devoir rapidement présenter, en plus des seuls sites de compétition, leurs idées quant aux équipements pour l’entraînement, à la logistique, au transport et à la durabilité.
A ce stade du processus, il reste difficile de dégager un favori. La course aux Jeux d’été en 2036 ne ressemble que de très loin à la campagne pour l’édition 2024, où Paris et Los Angeles semblaient hors de portée des autres candidats, ou à celle pour les Jeux en 2032, où Brisbane a raflé la mise avant même le coup de pistolet du starter.
Cette fois, tout est possible, avec une liste de postulants dominée par des pays – Inde, Chili, Turquie, Hongrie, Qatar – n’ayant encore jamais accueilli les Jeux, et même parfois jamais même postulé.
Sur le papier, le Chili ne part pas favori. Mais son dossier, dont les grandes lignes ont été dévoilées par Jaime Pizzaro, ne manque pas d’audace. Certes, le projet prévoit de s’appuyer sur les sites des Jeux panaméricains à Santiago en 2023, dont le complexe multisport du Stade national Julio Martínez Prádanos. Mais il se veut plus large que la seule capitale.
Inspiré par l’exemple de la Suisse pour les Jeux d’hiver, le Chili envisage des Jeux olympiques très éclatés, avec des compétitions dans plusieurs régions du pays. Viña del Mar, dans la région de Valparaiso, à 120 kilomètres de Santiago, accueillerait le triathlon. San Pedro de Atacama, au pied de la cordillère des Andes, serait utilisé pour l’aviron et le canoë-kayak.
Longtemps très peu visible sur la carte du mouvement sportif international, le Chili veut refaire son retard. Le pays doit organiser pour la seule année 2025 les Jeux para panaméricains de la Jeunesse, la Coupe du Monde masculine de football des moins de 20 ans, et les championnats du monde de cyclisme sur piste au vélodrome de Peñalolén de Santiago.
