Le combat continue. Il semble ne jamais vouloir finir. Comme attendu, l’Association internationale de boxe (IBA) ne s’est pas contentée d’un communiqué de presse, au ton très direct et hostile, pour répondre au courrier du CIO demandant aux comités nationaux olympiques de couper tous les ponts avec les fédérations nationales de boxe encore affiliées à l’IBA.
L’instance présidée par le Russe Umar Kremlev souhaite aller plus loin. Beaucoup plus loin. Elle entend porter l’affaire devant la justice. Ca ne serait pas une première.
L’IBA a annoncé dans un communiqué, lundi 7 octobre, sa volonté d’entamer une action en justice contre le « comportement abusif » du CIO. Elle demande à ses fédérations nationales – elles sont encore très nombreuses – de se joindre à son initiative.
L’instance mondiale de la boxe, à qui le CIO a retiré sa reconnaissance en juin 2023, explique avoir déposé à la fin du mois d’août une plainte officielle auprès de la Commission suisse de la concurrence. Elle accuse le CIO de « dominer de manière déloyale le marché mondial de l’organisation et de la commercialisation des Jeux olympiques ».
Dans son communiqué, l’IBA insiste : « Le CIO use de son influence pour empêcher les boxeurs de participer aux Jeux olympiques si leur fédération nationale est affiliée à l’IBA, ce qui viole les normes de concurrence loyale prévues par le droit suisse. En réponse à cette situation, l’IBA invite toutes ses fédérations nationales à se joindre à une action en justice contre le CIO en Suisse. »
L’instance poursuit : « En travaillant ensemble, nous pouvons augmenter nos chances de mettre fin à la pression exercée par le CIO et les CNO. Les fédérations nationales qui souhaitent se joindre à la procédure judiciaire doivent contacter l’IBA dès que possible. »
L’IBA va même plus loin. Elle propose son aide et son soutien juridique aux fédérations nationales de boxe qui souhaiteraient mener une action en justice parallèle dans leur propre pays. Pas sûr qu’elles soient nombreuses à se risquer à mettre un pied sur terrain aussi incertain, mais l’IBA leur promet des « conseils, une aide administrative et une assistance financière. »
Détail surprenant : l’IBA précise dans son communiqué du lundi 7 octobre avoir déposé plainte auprès de la Commission suisse de la concurrence le 26 août dernier. Un mois et quelques jours, donc, avant la lettre du CIO aux comités nationaux olympiques leur demandant de suspendre ou exclure les fédérations nationales de boxe toujours affiliées à l’IBA. Le timing ne colle pas.
Surtout, la démarche entamée par l’IBA semble vouée à l’échec. Difficile, en effet, d’imaginer une juridiction suisse se prononcer contre le droit du CIO de décider des règles et de la participation d’un événement, les Jeux olympiques, dont il est le propriétaire unique et exclusif.