Plus de temps à perdre. Six jours seulement après l’envoi par Michel Barnier, le Premier ministre, des garanties de l’Etat pour les Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, le CIO a avancé d’une nouvelle case. Elle n’est pas décisive, mais présente le mérite de donner un visage au projet français.
L’instance olympique a annoncé via un communiqué, mardi 8 octobre, le nom du président de la commission de coordination des Jeux d’hiver en 2030. Thomas Bach, le premier décisionnaire, aurait pu « casser les codes ». Il a préféré jouer la continuité en désignant le Belge Pierre-Olivier Beckers-Vieujant (photo ci-dessus), déjà aux manettes de la même commission pour les Jeux de Paris 2024.
Le CIO s’en explique en invoquant l’expérience, un atout dont l’ancien président du comité olympique belge aura grand besoin, à moins de six ans de l’événement. « M. Beckers-Vieujant apporte ses nombreuses compétences à ce poste, après avoir dirigé avec succès la commission de coordination des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, détaille le communiqué. Grâce à cette expérience, il a acquis une connaissance approfondie de la gouvernance et du système sportif français et a établi d’excellentes relations avec les autorités françaises à tous les niveaux, avec les organisations sportives, notamment le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), et avec la société dans son ensemble. »
Thomas Bach insiste : « Les connaissances, la perspicacité et les qualités de leader de Pierre-Olivier Beckers-Vieujant seront inestimables pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver des Alpes françaises 2030. Son expérience de Paris 2024, sa compréhension approfondie du système de gouvernance français et les relations qu’il a nouées ces dernières années, tant en France qu’à l’international, font de lui la personne idéale pour ce poste. »
Tout est dit, ou presque. Le CIO le sait : le dossier des Alpes françaises 2030 s’annonce compliqué. Le contexte politique en France, le temps de préparation très réduit (cinq ans et quatre mois), la cohabitation de deux régions distinctes, l’éclatement des sites, sont autant de particularités d’un projet monté presque dans l’urgence.
A cela s’ajoute le flou entourant le comité d’organisation, toujours en phase de création, mais sans pilote pour en saisir les manettes. Qui en sera le président ? Avec quelles autonomie et marge de manoeuvre face aux élus des deux régions ? Quel directeur général ?
Le nom de Martin Fourcade, l’ex biathlète entré au CIO lors des Jeux d’hiver de Pékin 2022, est régulièrement cité pour le poste de président. Mais il n’est pas la seule option. Seules certitudes : le COJO de Alpes françaises 2030 aura le statut d’association, comme pour les Jeux de Paris 2024, et il sera installé en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le CIO ne s’y est pas trompé. Fait rare : l’instance a annoncé le nom du président de la commission de coordination, mais seulement lui. Les autres membres, le plus souvent désignés en même temps, seront connus plus tard. Quand ? « Une fois le comité d’organisation établi, précise le CIO. En temps utile. »