Ils s’annonçaient californiens et seulement californiens. Mais à moins de quatre ans de l’événement, les Jeux de Los Angeles 2028 prennent une tournure nettement plus large. Contre toute attente, ils seront aussi un peu les Jeux des Etats-Unis.
Casey Wasserman, le président du comité d’organisation, l’a annoncé un peu par surprise en fin de semaine passée à l’occasion du Texas Business of Sports Summit à Austin : le tournoi olympique de cricket, l’un des sports additionnels proposés l’an passé par LA 2028 et validés par la session du CIO à Mumbai, pourrait être délocalisé en dehors de la Californie. Il ferait même le grand saut, puisqu’il est envisagé sur la Côte Est des Etats-Unis.
Explication donnée par Casey Wasserman : le décalage horaire. New Delhi, la capitale indienne, se trouve à 12 heures 30 de Los Angeles, mais à « seulement » 9 heures 30 de New York. Un écart de trois heures qui justifierait le déménagement du cricket loin de la Californie, car plus propice aux audiences.
Le président de LA 2028 n’a pas précisé quel stade était à l’étude pour accueillir le tournoi olympique de cricket. Il n’a pas non plus dévoilé quelle ville pourrait le recevoir. Mais le site Sportico rappelle que la Coupe du Monde T20 de cricket a été co-organisée aux Etats-Unis en début d’année, sur trois sites distincts : Dallas au Texas, Fort Lauderdale en Floride, et Long Island, non loin de New York.
Ce dernier stade de 34.000 places, le Nassau County International Cricket Stadium, était seulement temporaire. La structure a été démolie après la fin de la compétition. Mais le terrain et le système d’arrosage sont toujours en place.
Il se raconte également que la franchise new-yorkaise de la Major League Cricket, propriété de la famille du milliardaire indien Mukesh Ambani, aurait le projet de construire un stade dédié à la discipline dans la région de New York.
Dans tous les cas, un décalage horaire moins défavorable faciliterait le travail du CIO dans ses négociations pour la vente en Inde des droits de télévision des Jeux de Los Angeles 2028. Pour Paris 2024, ils ont atteint la somme de 12 millions de dollars, dérisoire pour un marché de cette taille. Avec l’ajout du cricket, même en sport additionnel, la facture pourrait dépasser les 200 millions.
Dans son plan initial, Los Angeles 2028 envisageait des Jeux olympiques et paralympiques exclusivement californiens. Mais les choses ont déjà changé. La promesse d’utiliser seulement des sites existants ou temporaires, et les réalités économiques, ont imposé aux organisateurs de revoir leur carte.
Il est déjà acquis que les épreuves de slalom du canoë-kayak se dérouleront loin de Los Angeles, à Oklahoma City, dans l’Etat du même nom. Le tournoi de softball, un autre des sports additionnels, fera le même voyage. Les compétitions hériteront d’équipements déjà existants, aux standards d’une épreuve olympique. Economies estimées : 150 millions de dollars.
A Austin, vendredi dernier, Casey Wasserman s’est également livré à l’un de ses exercices préférés : une comparaison chiffrée avec les Jeux de Paris 2024.
Au dernier pointage, LA 2028 a déjà assuré la somme très respectable de 4,7 milliards de dollars de recettes, avant même le lancement de la vente des billets. Pas mal, surtout à un peu moins de quatre ans de l’événement, mais encore insuffisant pour boucler un budget annoncé à 6,88 milliards de dollars.
Mais Casey Wasserman l’a rappelé : Paris 2024 a totalisé 4,2 milliards de dollars de recettes, avant publication des comptes définitifs. LA 2028 a donc déjà fait mieux. Et le Californien l’a annoncé en conférence de presse aux Jeux de Paris 2024, en réponse à une question de FrancsJeux : « Nous n’avons pas encore complètement finalisé notre plan billetterie, mais il est déjà acquis que nous aurons plus de billets à vendre que pour les Jeux de Paris 2024. »