Candidatures

Thomas Bach appelle l’Afrique à postuler aux Jeux

— Publié le 28 octobre 2024

C’est fait. Thomas Bach a bouclé au Kenya une longue tournée africaine, la dernière de ses deux mandats de président du CIO, entamée la semaine passée au Sénégal, puis poursuivie en Afrique du Sud, en Ouganda, au Lesotho et finalement à Nairobi.

Cinq pays en une dizaine de jours. Pas le temps de traîner. Mais Thomas Bach a assuré l’essentiel : il a parlé d’avenir. Toujours bienvenu pour un continent qui n’a encore jamais organisé les Jeux olympiques. Et trop rarement tenté de les obtenir.

Habile dans sa communication, le président du CIO a attendu la fin de sa tournée africaine pour évoquer la question d’une candidature africaine aux Jeux olympiques et paralympiques d’été. Il l’a fait à Nairobi, capitale du Kenya, avant de reprendre l’avion pour Lausanne.

Profitant d’une conférence de presse organisée dans un luxueux resort de Nairobi, la Villa Rosa Kempinski, le dirigeant allemand a appelé les pays africains à ne plus seulement être des observateurs des candidatures olympiques. Il les a invités à se lancer dans l’aventure.

Pour 2028 et 2032, le train est déjà passé. Mais pour la suite, la porte est ouverte. Avec une première opportunité, brandie par Thomas Bach devant son assistance : 2036. « Pour que les Jeux aient lieu en Afrique, il faut qu’un pays africain montre de l’intérêt pour leur organisation, a-t-il plaidé comme une évidence. Je sais qu’un certain nombre de pays africains sont en mesure d’organiser l’événement après toutes les réformes que nous avons entreprises. Vous pouvez postuler pour les Jeux de 2036. Les pays qui ont soumis leur dossier ne font même pas tous partie des nations du G20. Il y a beaucoup d’opportunités grâce à ces réformes. »

Les réformes ? L’Agenda 2020+5 du CIO. A coup sûr l’une des traces les plus visibles et marquantes que laissera Thomas Bach dans le mouvement olympique en quittant son bureau présidentiel, en juin prochain, trois mois après l’élection de son successeur. En modifiant en profondeur le processus de sélection des villes-hôtes, puis surtout le coût des Jeux avec une priorité donnée aux équipements existants, la nouvelle donne du CIO ouvre plus largement la porte aux postulants.

Seul bémol : les faits ne suivent pas encore les textes. Depuis la mise en place de l’Agenda 2020+5, le CIO a attribué les Jeux, hiver comme été, à des pays les ayant déjà accueillis au moins une fois, et même à plusieurs reprises : France pour 2024, Etats-Unis pour 2028 et Australie pour 2032 en été, Italie pour 2026, France pour 2030, Etats-Unis pour 2034 et sans doute Suisse pour 2038 en hiver. Pas vraiment une révolution.

Il n’empêche : l’Afrique doit se lancer. « Nous orientons les Jeux vers des plans de développement à long terme de la ville, de la région ou du pays, ce qui les rend abordables et entraîne un impact économique positif, a expliqué Thomas Bach, cité par le site kenyan Pulse Sports. Nous sommes maintenant dans une position où nous ne parlons pas du coût des Jeux, mais où nous nous concentrons sur l’investissement qui aide à stimuler la vie de la communauté ».

Le président du CIO a poursuivi : « Je ne peux qu’encourager l’Afrique à prendre confiance, à se manifester et à exprimer son intérêt pour un pays ou une ville. Entre-temps, je pense que l’Afrique peut déjà être fière car nous avons attribué les Jeux de la Jeunesse 2026 au Sénégal. C’était notre engagement. »

Au dernier pointage, un seul pays africain figure dans la liste, encore non officielle et en pleine évolution, des pays en discussion avec le CIO pour les Jeux d’été en 2036 et/ou 2040 : l’Egypte. Elle n’en est pas à son premier essai, ayant tenté sa chance avec sa capitale, Le Caire, lors de la très concurrentielle campagne pour les Jeux d’été en 2008. Mais Le Caire n’avait pas été retenue par le CIO dans la short-list des cinq finalistes.