L’objectif est gravé dans le marbre : promouvoir les valeurs olympiques et susciter l’engouement pour les Jeux de la Jeunesse 2026. En clair, préparer le terrain pour assurer dans deux ans le succès du premier événement olympique de l’histoire organisé en Afrique.
Au programme, un subtil mélange de démonstrations sportives – baseball à 5, escrime, breaking, judo, karaté, taekwondo et wushu – et de concerts, sur fond de découverte de la culture sénégalaise et africaine. En tête d’affiche, un tournoi international de basketball 3×3 pour les moins de 16 ans. Un festival tendance urbaine, donc. Dans l’air du temps.
Logique : le CIO profite de l’aubaine pour s’offrir une nouvelle tournée d’inspection à Dakar et dans ses environs. La commission de coordination des JOJ 2026 tient jusqu’au vendredi 8 novembre sa sixième réunion. Elle est conduite par la vice-présidente de l’instance, la Marocaine Nawal El Moutawakel.
L’Afrique, donc. Enfin. Thomas Bach l’a arpentée le mois dernier, sillonnant le continent au pas de course pour l’une de ses dernières tournées présidentielles avant de rendre les clefs de son bureau de Lausanne. Cinq pays en une dizaine de jours. Le Sénégal en entrée, le Kenya pour finir, avec des étapes intermédiaires en Afrique du Sud, au Lesotho et en Ouganda.
Les prémices d’une édition à venir des Jeux olympiques, les vrais, sur le continent africain ? Thomas Bach l’a expliqué le mois dernier lors d’une conférence de presse à Nairobi : l’Afrique ne peut pas ambitionner de recevoir l’événement tant qu’elle ne présentera pas une solide candidature. Elémentaire.
Hasard du calendrier, le président du CIO a été une nouvelle fois interrogé sur le même sujet cette semaine à Lausanne, à l’occasion d’une séance de questions-réponses avec des jeunes journalistes du monde entier. Elle était organisée par l’Association internationale de la presse sportive (AIPS), dans le cadre de son centenaire.
A la question d’un jeune reporter du Kenya sur les chances de l’Afrique de recevoir un jour les Jeux olympiques, Thomas Bach est resté sur un terrain connu. Il a repris un refrain maintes fois entendu : « Nous avons déjà les Jeux olympiques de la Jeunesse à Dakar en 2026. Si l’Afrique veut organiser des Jeux olympiques, la première chose à faire est de présenter une proposition. Nous pourrons ensuite en discuter dans le cadre de notre nouveau processus de sélection de l’hôte olympique. Si un pays africain manifeste son intérêt, nous sommes à sa disposition pour développer, avec lui, le meilleur projet olympique possible, conformément à son plan de développement à long terme pour son pays et pour la jeunesse de son pays. »
Plus inattendue, sa réponse à la question d’un journaliste marocain sur la possibilité d’une candidature commune de plusieurs pays africains. Un projet continental irait-il dans le sens des objectifs du CIO en termes de durabilité et d’inclusion ? En théorie, peut-être. Dans la réalité, pas sûr.
« La répartition des sites ne signifie pas nécessairement qu’un projet est plus durable, a expliqué Thomas Bach. Cela peut même avoir un effet contre-productif sur la durabilité, si l’on considère les émissions causées par le transport, la logistique des équipes, des spectateurs, le triplement du nombre de personnes employées dans les comités d’organisation, etc. La diversification des sites n’est donc pas synonyme de durabilité. Ce qui est important pour une organisation durable est le nombre de sites plutôt que leur répartition (…). Si vous ne disposez pas d’installations existantes, optez pour des installations temporaires. Ce n’est que si les installations temporaires sont, pour une raison ou une autre, impossibles – c’est-à-dire, selon l’état de la technologie, presque impossibles – que vous pouvez diversifier vos activités. »
Thomas Bach l’a rappelé : Paris 2024 a parfaitement suivi cette démarche. Pour un pays africain, la tâche semble nettement plus complexe.