— Publié le 6 décembre 2024

« Merci Paris 2024 et chapeau »

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Thomas Bach n’en est pas encore à parler de lui au passé. « J’ai encore six mois de mandat », répète-t-il dans un sourire à ceux, déjà en nombre, qui l’interrogent sur l’héritage qu’il pense laisser dans le mouvement olympique. Mais le président du CIO ne s’interdit pas de regarder dans le rétro. Lorsqu’il est question des Jeux de Paris 2024, l’exercice semble même le ravir.

Jeudi 5 décembre, le dirigeant allemand a ouvert la conférence de presse de la dernière réunion de la commission exécutive de l’année olympique, tenue depuis l’avant-veille à Lausanne, par un bilan des Jeux de Paris 2024. Il a longuement énuméré les chiffres de l’événement. Leur audience, surtout.

Il l’a fait sans forcer l’allure, laissant à son auditoire le temps de méditer sur chacune de ses phrases. Pour conclure que Paris 2024 avait été l’édition des Jeux la plus suivie de l’histoire. Et boucler son exposé par ces quelques mots prononcés en français : « Merci Paris 2024 et chapeau ».

Les chiffres, le CIO ne les a pas compilés lui-même. Il en a confié la tâche à trois des géants mondiaux des enquêtes d’opinion, Nielsen, Ipsos et Publicis Sport & Entertainment. Leur étude menée sur plus de 55.000 personnes, âgées de 13 à 65 ans, dans 18 pays, tient dans un document de 19 pages.

Que faut-il en retenir ? Une série de records olympiques, établis aux Jeux de Paris 2024, souvent même pulvérisés dans des proportions qui forcent le respect. Une litanie de performances historiques. Mais, prenons-en le pari, elles seront très certainement déjà effacées dans moins de quatre ans aux Jeux de Los Angeles 2028. En voici les principales.

Pas moins de 84 % de l’audience mondiale potentielle a suivi les Jeux de Paris 2024. Au total, cela représente environ cinq milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale. Bluffant.

Chaque téléspectateur a regardé en moyenne neuf heures de programmes, soit une hausse de 20 % par rapport aux Jeux de Tokyo 2020. En France, l’événement a atteint des sommets, 95 % de l’audience potentielle ayant suivi en moyenne 24 heures de couverture des épreuves.

Comme attendu, les plateformes numériques ont fait voler en éclats tous les scores antérieurs. Il en est toujours ainsi dans le mouvement olympique, où chaque édition des Jeux fait mieux que la précédente. L’étude estime à 412 milliards le nombre d’interactions, pour 270 millions de publications dans les médias sociaux, en hausse de 290 % par rapport à Tokyo 2020. Environ 70 % de l’audience mondiale a regardé les compétitions à la télévision et sur les plateformes numériques.

Pour l’éco-système olympique, les Jeux de Paris 2024 ont eu l’effet d’un jackpot. Les athlètes, les comités nationaux olympiques, les fédérations internationales et les comités d’organisation ont gagné un total de 85 millions d’abonnés à leurs comptes dans les médias sociaux.

Autre conclusion de l’étude commandée par le CIO, plus directement à son avantage : les personnes interrogées saluent majoritairement sa capacité à mener sa barque à bon port malgré les remous et le gros temps. Pas moins de trois personnes sur quatre estiment que l’instance a réussi à « rassembler le monde dans une compétition pacifique » et à « bâtir un monde meilleur grâce au sport ». Bravo.

Dans le même registre, 78 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles pensaient que les Jeux olympiques étaient plus importants que jamais dans un monde divisé. Sept personnes sur dix considèrent Paris 2024 comme un « succès » et pensent qu’ils laisseront un héritage positif.

L’enquête a également interrogé les premiers acteurs du spectacle, les athlètes. Pas toujours les plus indulgents. Mais il en ressort que, comme tout le monde, ils ont apprécié l’expérience. Et même un peu plus. Pas moins de 95 % d’entre eux l’ont jugée en effet positive.

« Aux Jeux de Paris 2024, notre vision de l’Agenda 2020+5 est devenue une réalité, a résumé Thomas Bach devant les médias. Les Jeux de Paris 2024 ont été ceux d’une nouvelle ère. » L’Allemand peut se réjouir. Il part sur un succès. Toujours bon à prendre.