Logique et attendu. En place depuis 2021, le Français Pierre Trochet a été réélu sans opposition pour un deuxième – et dernier – mandat de quatre ans à la présidence de la Fédération internationale de football américain (IFAF). La reconnaissance d’un premier exercice historique pour l’instance et pour sa discipline majeure, le flag football, retenue par les organisateurs californiens comme sport additionnel aux Jeux de Los Angeles 2028.
Au surlendemain de son élection, le dirigeant français a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux : Que vous inspire votre réélection à la présidence de l’IFAF, obtenue sans opposition, lors du congrès de Lausanne ?
Pierre Trochet : Je suis évidemment très heureux de la confiance qui m’a été accordée à l’occasion du scrutin, et sans doute plus encore avant le vote, par l’absence d’opposition après la mise à jour de mon programme politique. Le congrès a été un très bon moment pour la famille de l’IFAF. Il a permis de renouveler partiellement notre gouvernance, avec l’arrivée de deux nouveaux membres au comité exécutif, ce qui apporte toujours une certaine fraîcheur. Beaucoup de nos délégués ont pu découvrir Lausanne, la capitale olympique, et mettre ainsi des images sur la réalité du mouvement au moment où nous y faisons notre entrée.
Que retenez-vous en priorité de votre premier mandat ?
La réponse est facile et assez évidente : l’entrée du flag football dans le programme des Jeux de Los Angeles 2028. Mais, aussi historique que puisse être cette réussite, elle ne doit pas occulter le reste. Je retiens aussi de ce premier mandat la hausse du nombre de fédérations membres. Nous en sommes aujourd’hui à 75, avec l’ambition d’atteindre la centaine en 2028. Cette progression est moins visible que le statut olympique du flag football, mais elle reflète le dynamisme de nos sports et de notre fédération. Enfin, je veux retenir la progression de nos compétitions et de notre calendrier. Cinquante-quatre équipes nationales étaient engagées aux championnats du monde de flag football cette année à Lahti, en Finlande, une participation en très forte hausse. Et nous avons désormais des championnats continentaux en Europe, en Afrique, en Asie-Océanie et en Amérique.
Que sait-on déjà du tournoi de flag football aux Jeux de Los Angeles 2028 ?
Pas mal de choses. Il comptera six équipes, chez les hommes comme chez les femmes. Tous les continents auront la même opportunité de qualifier une équipe. La qualification se fera selon un processus qui tiendra compte du classement mondial en 2026 puis des championnats continentaux l’année suivante. Enfin, le tournoi devrait durer entre 5 et 7 jours.
A l’inverse, que ne sait-on pas encore ?
Le système de qualification n’est pas encore tout à fait finalisé. Il n’a pas été décidé, par exemple, si l’équipe américaine sera assurée d’une place en qualité de pays-hôte. Le site de compétition n’est pas non plus décidé. Il peut être temporaire ou permanent. Nous sommes très flexibles sur cette question. Le flag football peut se jouer presque n’importe où, avec un terrain de 70 m sur 50 et l’absence de poteaux. Nous ignorons le nombre de places du stade, mais nous pouvons être ambitieux, car la présence et le soutien de la NFL permettent de voir grand. Enfin, la participation de joueurs de la NFL n’a pas encore été officialisée, même si tous les signaux sont très positifs.
Quels ingrédients faudra-t-il réunir pour que le flag football à Los Angeles 2028 soit une réussite ?
En premier lieu, la présence des meilleurs joueurs du monde. Nous avons eu cette année pour la première fois des joueurs issus du système universitaire américain, leur participation a boosté le niveau des compétitions. La réussite passera également par une expérience nouvelle pour le public, dans le stade et à la télévision. Nous allons essayer d’innover, avec LA 2028, dans la façon de présenter et montrer notre sport. Enfin, la réussite des Jeux ne pourra pas être dissociée d’une fédération internationale, l’IFAF, en pleine progression sur le plan mondial, avec la perpective de rester olympique aux Jeux de Brisbane 2032 puis au delà.
La présence de la NFL va-t-elle se renforcer dans la perpective des Jeux de LA 2028 ?
Bien sûr. Il existe des affinités naturelles entre la NFL et Los Angeles. Elles ne vont pas se démentir. Nous allons sans doute utiliser les structures des deux franchises de la ville, les Rams et les Chargers, pour la préparation et l’entraînement des Jeux. Et nous attendons de pouvoir officialiser la présence de joueurs de la NFL dans les équipes pour les Jeux. Mais cette synergie fonctionne dans les deux sens. L’IFAF est également présente aux côtés de la NFL. Ce sont nos pays membres qui vont faire la sélection des joueurs pour le tournoi olympique.
L’IFAF ne se résume pas au flag football. Comment se porte l’autre volet de son activité ?
Le flag football représente plus ou moins 80 % de la pratique, contre 20 % pour l’autre discipline, le tackle football. Nous gérons les deux sports. Les fédérations nationales doivent même présenter les deux disciplines pour obtenir le statut de membre de plein droit, comme la France, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie ou l’Allemagne. Le tackle se développe lui aussi. Nous avons même en projet le lancement d’une grande compétition type Coupe du Monde ou championnat mondial.