Il fallait s’y attendre : l’instabilité politique en France et l’interminable feuilleton de la gouvernance du comité d’organisation des Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises commencent à inquiéter Lausanne. Pour preuve cette réunion imprévue, organisée mardi dernier à Paris, entre le CIO et les principaux acteurs du dossier, dont David Lappartient pour le CNOSF, Marie-Amélie Le Fur pour le CPSF, Laurent Wauquiez et Fabrice Pannekoucke pour la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), et Pierre-Antoine Molina, le nouveau délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques.
Preuve de l’importance de cet échange au sommet : le CIO avait délégué Christophe De Kepper, le directeur général, et Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques.
Autre invité : Michel Barnier, l’ancien Premier ministre (photo ci-dessus), démissionnaire depuis le début du mois. Sa présence s’est révélée tout sauf seulement formelle, puisqu’il a été décidé au cours de la réunion de lui confier un rôle majeur au cours des prochaines semaines. L’ancien co-président des Jeux d’hiver d’Albertville en 1992 sera chargé d’une « mission de préfiguration bénévole et temporaire en qualité de représentant du CIO pour accompagner la création du COJOP ».
Une formulation plutôt énigmatique pour désigner une tâche nettement plus complexe que prévu : trouver un patron pour le comité d’organisation. Selon le contrat de ville-hôte signé avec le CIO le 24 juillet, la France disposait de cinq mois pour créer un comité d’organisation. Il aurait donc dû voir le jour au plus tard le 24 décembre.
Il est désormais acquis que le délai ne sera pas respecté, mais le CIO a accordé aux acteurs du dossier un mois supplémentaire pour boucler l’affaire. Commentaire de Fabrice Pannekoucke, le président de la région AURA : « Le CIO nous fait confiance, mais avec vigilance ».
Autre nouvelle en provenance des Alpes françaises, pas beaucoup plus encourageante : le déficit prévu des Jeux d’hiver en 2030 pourrait se révéler nettement plus élevé que dans les estimations initiales.
Selon un rapport de l’Inspection des finances commandé par Michel Barnier pendant son passage à Matignon, dévoilé par France 2 et FranceInfo, l’événement olympique et paralympique pourrait en réalité laisser une ardoise de 900 millions d’euros.