— Publié le 14 janvier 2025

Los Angeles organise « un plan Marshall » pour contrer le feu et préparer les Jeux

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Los Angeles s’embrase, et la flamme olympique n’en est malheureusement pas la cause. La cité des Anges est en proie à d’immenses incendies depuis une semaine. Plus de 15.000 hectares sont partis en fumée et 24 décès sont à déplorer. Un bilan qui n’est pas définitif. Malgré les efforts colossaux des services de secours, plusieurs dizaines de personnes sont encore portées disparues et la région est toujours en alerte en raison des vents annoncés, susceptibles de pousser le brasier. La catastrophe interpelle évidemment à trois ans des Jeux olympiques, soulevant un certain nombre de questions sur la manière dont l’événement pourrait être impacté.

Le spectre d’un événement « inassurable »

Les flammes n’ont pas atteint les sites destinés à accueillir les épreuves olympiques, mais elles ont dangereusement approché le Riviera Country Club, désigné pour le golf, le parc urbain de Sepulveda, qui recevra le tir à l’arc, le BMX et le skateboard, ainsi que le campus de la prestigieuse université UCLA, où s’installera le village olympique. Pas de dégâts à ce niveau-là, donc, mais des craintes. « À bien des égards, il s’agit d’un signal d’alarme, avertit Iris Stewart-Frey, professeure en sciences de l’environnement à l’université de Santa Clara, auprès de la BBC. Même des régions aussi innovantes et dotées d’autant de ressources que Los Angeles ne sont pas à l’abri du changement climatique. Ces incendies soulignent que, où que nous soyons, nous devons nous préparer à des événements météorologiques et climatiques que nous n’avons jamais vus dans l’histoire de l’humanité. »

Le risque sera logiquement élevé pendant les Jeux, en plein été, avec la conjonction de la chaleur et de la sécheresse. Plus de 3,5 millions d’hectares ont été détruits par les flammes dans le Golden State depuis 2020. Et qui dit risque, dit assurance… Sauf que l’ampleur d’une telle menace a de quoi refroidir n’importe quel assureur. Ça ne fera pas l’affaire des organisateurs, qui pourraient alors se retrouver sans filet. Paris 2024 avait déjà dû composer avec la fébrilité des acteurs du milieu suite à la pandémie de Covid-19 : face aux refus, l’organisation avait donc avancé sans assurance annulation.

Un nouveau plan Marshall

Une fois les incendies totalement maîtrisés, ce qui n’est pas encore le cas, les autorités locales entameront l’immense chantier de la reconstruction. Avec un compte à rebours dans la tête, en espérant pouvoir présenter la ville au monde entier sous son plus beau visage en 2028 et faire oublier les images apocalyptiques. « Nous organisons déjà un plan Marshall. Nous avons déjà une équipe chargée de réimaginer L.A. 2.0, et nous veillons à ce que tout le monde soit inclus », a déclaré Gavin Newsom, le gouverneur de la Californie, sur NBC dimanche. L’élu veut voir dans cette épreuve « une opportunité de briller » pour le pays, la Californie et ses habitants.

Le CIO, qui a communiqué par la voix de Thomas Bach, n’a pas souhaité se projeter aussi loin. « Nous sommes pleinement solidaires des citoyens de Los Angeles et remplis d’admiration pour le travail inlassable des pompiers et des forces de sécurité. Actuellement, toute l’attention doit être portée sur la lutte contre les incendies et la protection des personnes et des biens », a expliqué le président du CIO, assurant au passage que les médailles du quintuple champion olympique de natation Gary Hall Jr., détruites par le feu, seraient remplacées. Le comité d’organisation de LA28 a également témoigné son soutien aux habitants et remercié tous ceux qui se battent contre les flammes, soulignant la résilience des Californiens. Il n’a plus communiqué depuis ce message publié le 10 janvier, restant volontairement en retrait pendant que la bataille contre les incendies se poursuit. Le sport attendra.