L’horizon s’éclaircit. Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 doit officiellement voir le jour en février, à cinq ans du grand rendez-vous dans les Alpes françaises. La course au poste de président du COJOP bat son plein depuis plusieurs mois, avec trois anciens athlètes sur la ligne de départ : Martin Fourcade, Vincent Jay et Marie Martinod. Selon les informations du Dauphiné, le nom de l’élu sera annoncé le 3 février, à Lyon. Et sauf rebondissement de dernière minute, le favori annoncé devrait empocher la mise.
L’effet Michel Barnier
Martin Fourcade sera en effet désigné d’après Challenges, qui explique que « la médiation de Michel Barnier a permis de débloquer sa nomination ». Le Catalan fait autorité du haut de ses six titres olympiques. Personne, pas même Teddy Riner (cinq médailles d’or), ne fait mieux dans l’histoire du sport français. Un athlète respecté, bien identifié par le grand public, qui jouit d’une image positive. Un profil à la Tony Estanguet, donc. Quand Fourcade parle, on l’écoute. A fortiori avec son expérience de président de la commission des athlètes de Paris 2024. Michel Barnier, coprésident du COJO d’Albertville 1992, a donc vraisemblablement réussi à écarter les oppositions, notamment de Laurent Wauquiez, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, pas très fan du profil de Fourcade.
Le député de la Haute-Loire lui aurait préféré Vincent Jay selon plusieurs échos, et pour cause : la région a embauché l’ancien biathlète en septembre 2023 en tant que directeur de projet pour la candidature aux JOP 2030. Une collaboration qui est toujours d’actualité. La ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq s’est rendue dans la station des Rousses le 17 janvier. Vincent Jay et Martin Fourcade étaient également sur place. Mais le sextuple champion olympique semble avoir réussi à se détacher depuis.
Marie Bochet en lieutenant
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) rendra son rapport sur les risques de conflits d’intérêt des candidats le 28 janvier. Le but : permettre au COJOP de travailler en toute sérénité. Retraité depuis 2020, Fourcade n’affichait pas d’inquiétude particulière à l’égard de sa situation dans un entretien accordé à L’Equipe en octobre : « Les deux partenariats au long cours que je peux avoir sont avec des marques techniques qui, à mon sens, ne sont pas en contradiction avec les enjeux de partenariat du comité d’organisation, Rossignol et Odlo. »
À moins d’une mauvaise surprise, c’est donc lui qui prendra les rênes du projet Alpes 2030 dans quelques jours, avec Marie Bochet en lieutenant. Fourcade avait justement cité le nom de l’octuple championne paralympique de ski alpin dans les colonnes de L’Equipe, assumant son envie de la voir en première ligne « car elle a depuis le début porté cette candidature ». Leurs priorités, selon les déclarations de l’ancien biathlète : « mobiliser les acteurs privés » et « initier des discussions avec les partenaires principaux de Paris 2024 » pour avancer le dossier du financement, d’une part, et « se poser collectivement pour affiner le projet », ce qui impliquera par exemple de faire des choix sur les sites de compétition et les cérémonies.