— Publié le 30 janvier 2025

Le jour où tout peut basculer pour l’élection à la présidence du CIO

Institutions Focus

C’est le moment de convaincre. Les sept candidats à la présidence du Comité international olympique sont à Lausanne ce jeudi pour présenter leur programme. Ils passeront tour à tour dans la matinée devant les membres du CIO, réunis à la Maison olympique, avec le même objectif : montrer que leur vision est la bonne pour le futur de l’instance et marquer les esprits en vue de la 144e session, qui élira le successeur de Thomas Bach le 20 mars en Grèce.

Quinze minutes chrono

Le CIO a posé le cadre de l’exercice plusieurs semaines en amont. Chaque candidat disposera de 15 minutes. Le règlement laisse la possibilité de s’exprimer en français et/ou en anglais. Les plus avisés décideront certainement de conjuguer les deux langues pour parler à un maximum de personnes. On peut aisément imaginer David Lappartient, bilingue, adopter cette stratégie. Le Breton était, avec Feisal Al Hussein et Kirsty Coventry, l’un des trois à présenter son document de candidature en anglais, en français et en espagnol. Les autres candidats avaient fait le choix d’allier l’anglais et l’espagnol, ou de se contenter d’une unique version en anglais. Adresser ne serait-ce que quelques mots en français pourrait leur permettre d’envoyer un message, et de marquer quelques points chez les membres francophones.

La gestion du chronomètre sera par ailleurs essentielle. Trente secondes additionnelles seront autorisées une fois que les 15 minutes seront écoulées, puis le micro sera automatiquement coupé. Les candidats pourront appuyer leur propos avec une présentation PowerPoint. Tous ont pu bénéficier de 10 minutes pour prendre leurs repères dans la salle et faire les tests nécessaires mercredi. Il n’y aura pas de questions-réponses avec l’auditoire, les candidats seront les seuls à prendre la parole. A noter que cet oral se tiendra à huis clos, sans observateurs extérieurs. Les médias auront simplement le droit à 10 minutes de questions-réponses avec chaque candidat à la fin de la session, à partir de 11 h 30.

Sortir du lot, mais rester dans les clous

Les candidats ne feront aucune présentation lors de la 144e Session du CIO, du 19 au 21 mars. Cet oral sera donc déterminant puisqu’il s’agit de leur seule opportunité de s’exprimer directement face au corps électoral. Le tirage au sort a désigné Feisal Al Hussein pour ouvrir le bal. Suivront, dans l’ordre, David Lappartient, Johan Eliasch, Juan Antonio Samaranch, Kirsty Coventry, Sebastian Coe et Morinari Watanabe. Les 15 minutes de parole dont ils disposent leur laisseront le temps de dire pas mal de choses et de mettre en musique leurs idées. Les programmes étant disponibles en ligne, les membres du CIO ont déjà pu s’en imprégner. Mais à quel point ?

Cet oral doit permettre aux candidats de convaincre et séduire. Montrer une maîtrise des sujets clefs, sa capacité à répondre aux nombreux défis qui attendent le CIO, et donner le cap des huit prochaines années. Les thèmes que chacun abordera annonceront la couleur. Intelligence artificielle ? Durabilité ? Gouvernance ? Inclusion ? Les candidats tâcheront aussi de se distinguer de leurs adversaires. Les membres du CIO passeront près de deux heures à écouter ces présentations. Il faudra donc capter l’attention et essayer de sortir du lot pour rester dans leurs têtes à la fin de cette session. Sebastian Coe jouera peut-être la carte de la réforme électorale dans cette optique : le président de World Athletics propose d’être élu pour un mandat initial de quatre ans, puis de remettre sa présidence en jeu lors d’un référendum en fonction de son bilan. Comme un athlète qui se prépare depuis de longs mois au rendez-vous olympique, il faudra être bon le jour J. Car l’élection va peut-être se jouer ce jeudi.