Un petit pas pour le CIO, un grand pas pour le monde de la boxe. Menacée d’éviction du programme olympique, la discipline a vu son horizon se dégager mercredi. La commission exécutive du Comité international olympique a en effet accordé une reconnaissance provisoire à World Boxing. Un encouragement clair de la part du CIO alors que la fédération, créée en 2023 avec l’objectif de restaurer la crédibilité de la boxe au sein du mouvement olympique, a multiplié les efforts ces derniers mois pour montrer sa légitimité.
Des garanties sportives et de gouvernance
La semaine passée, World Boxing annonçait justement l’intégration dans ses rangs des fédérations nationales du Kosovo, de Syrie, de Hongrie, du Malawi, d’Estonie et de Suisse, portant son nombre de membres à 78 nations, issues de cinq continents. Un bon point, mis en avant par le CIO dans son communiqué. La FI a renforcé sa représentativité en démontrant que 62% des boxeurs en lice à Paris 2024, et 58 % des médaillés, sont affiliés à des fédérations nationales membres de World Boxing. L’instance a répondu à d’autres critères sportifs définis par le CIO, à savoir l’application du processus d’intégrité mis en œuvre pendant les JO 2024 et la validation de son statut de membre de l’Alliance des membres indépendants reconnus de sport (AIMS).
Le CIO s’est par ailleurs félicité du travail de World Boxing en matière de gouvernance, avec « une volonté forte » et une structure adéquate, appuyée par son code d’éthique et sa politique en matière de conflits d’intérêts. La FI a également apporté des garanties concernant ses revenus commerciaux sur la période 2025-2028, reconnu la compétence du Tribunal arbitral du sport, obtenu le statut de signataire du Code mondial antidopage et engagé sa collaboration avec l’Agence internationale de contrôles (ITA). Des progrès sur la base desquels le CIO lui a accordé « sa reconnaissance provisoire en tant que fédération internationale régissant la boxe au niveau mondial au sein du mouvement olympique ». Une grande victoire pour l’organisation, créée en 2023 pour reprendre le flambeau de l’IBA, mise de côté par le CIO.
Une étape majeure
L’avenir de la boxe était au cœur de la campagne pour la présidence du CIO ces dernières semaines. Il y a quelques jours, Morinari Watanabe confiait à FrancsJeux que World Boxing avait réalisé « des efforts considérables » et estimait que la boxe devait « être un sport olympique, à la fois pour des raisons historiques et du fait de sa popularité ». Pendant que l’IBA multiplie les attaques contre Thomas Bach, World Boxing joue à fond le jeu du CIO et place ses pions. Avec succès, donc. « C’est un jour très important pour tous ceux qui sont liés à la boxe dans le Mouvement olympique. Le maintien de la place de la boxe aux Jeux olympiques est absolument essentiel pour l’avenir de notre sport à tous les niveaux, et cette décision du CIO nous rapproche encore un peu plus de notre objectif, souligne le président de World Boxing, Boris van der Vorst. Faire partie du Mouvement olympique est un privilège et une responsabilité, et non un droit. Il y a encore beaucoup de travail à faire, et tout le monde est plus engagé que jamais à continuer à travailler ensemble et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour s’assurer que la boxe reste au cœur du Mouvement olympique. »
L’ancien double champion du monde unifié des poids moyens, Gennadiy Golovkin, désormais président de la commission olympique de World Boxing et président du Comité national olympique du Kazakhstan, est sur la même longueur d’onde : « La reconnaissance olympique provisoire du CIO démontre que notre sport est sur la bonne voie. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre tous les objectifs fixés, nous ne nous arrêterons donc pas là. » Exceed Boxing, tout nouveau partenaire commercial de la FI, s’est également félicité de cette nouvelle. Avec cette décision, le CIO montre de manière claire que World Boxing a toutes les cartes en main. Les prochains mois devront maintenant le confirmer.
